Un projet pour former des avocats au Nunavut fait partie des huit projets récipiendaires des Prix Inspiration arctique, remis le 5 février dernier à Ottawa par un ensemble de partenaires publics et privés.
Lancé en 2017, le programme de droit du Collège Arctique du Nunavut est codirigé par l’Université de Saskatchewan, qui possède une longue expérience dans l’enseignement juridique autochtone.
C’est de cette université que les 23 étudiants – dont 16 Inuits – actuellement inscrits à la formation, pourraient obtenir leur diplôme en 2021, première et possiblement seule cohorte issue de cette collaboration.
« Nous ne manquons pas d’avocats, explique le doyen de la faculté de droit de l’Université de Saskatchewan et co-lauréat du Prix, Martin Phillipson ; nous manquons d’avocats inuits et d’experts dans les lois du Nunavut et les lois traditionnelles inuites. »
« Il y a une fracture entre la culture inuite traditionnelle et la loi occidentale, précise son partenaire et directeur du Programme de droit du Nunavut, Stephen Mansell. En outre, les clients au Nunavut ont besoin d’avocats parlant leur langue et comprenant leur culture ; ça manque actuellement, ce qui cause un problème d’accès à la justice. Notre programme vise à remédier à cette situation. »
Échanges et études
Le prix de 140 000 $ d’Inspiration arctique sera utilisé pour financer la programmation culturelle du programme de loi, notamment un échange d’étudiants avec les Samis de l’Université de Lapland, en Finlande, pour s’instruire sur leurs traditions légales et échanger sur les problèmes légaux circumpolaires.
« Une partie du financement servira également à aider dans leurs recherches les étudiants qui sont dans la phase des études autodirigées », précise Stephen Mansell.
Catégorie jusqu’à 500 000 $
Seulement trois des onze sélectionnés sont retournés bredouilles chez eux. Mais ils auront l’occasion de tenter leur chance à nouveau. Rebecca Bisson, de l’équipe de Northern Compass, récipiendaire du prix d’un million, a d’ailleurs souligné que son équipe en était à son troisième essai.
Dans la catégorie jusqu’à 500 000 $, aux Territoires du Nord-Ouest (TNO) le Conseil tribal gwich’in a reçu 370 000 $ pour un projet intergénérationnel centré sur les transformations du fleuve Dehcho. Au Nunavut, la Fondation Arctique Rose bénéficiera de 450 000 $ pour réaliser Kamajiit, un programme de prévention du suicide et du décrochage scolaire.
410 000 $ ont été remis au Yukon First Nations Wildfire pour aider les jeunes pompiers autochtones à lutter contre différents traumatismes et à développer leur littératie financière. À noter que lors de la cérémonie, la ministre du Développement économique et des langues officielles, Mélanie Joly, a annoncé l’octroi d’une somme supplémentaire de 600 000 $ de la part de l’Agence canadienne de développement économique du Nord pour l’achat d’équipement.
Catégorie jeunesse
Dans la catégorie jeunesse, dont les subsides peuvent s’élever jusqu’à 100 000 $, Brittany Masson, du Nunavut, a reçu le montant maximum pour réaliser un projet de croissance personnelle et de perfectionnement pour les jeunes, basé sur les randonnées en traineau à chiens.
Une équipe nunavoise et ténoise formée de Nathan Maniapik et Sally Paungrat s’est également vue décerner la somme maximale pour renforcer l’identité culturelle des communautés de Panniqtuuq et de Qamani’tuaq et pour lutter contre le suicide et la toxicomanie par la chasse, la couture et la fabrication et l’utilisation de tambours.
Enfin, 90 000 $ serviront à Geri-Lee Buyck et Anna Billowits à accroitre la représentation des Autochtones du Yukon dans l’éducation postsecondaire – particulièrement dans le domaine de la santé.