Depuis le 8 mai dernier, deux émissions francophones, diffusées habituellement sur les ondes de Radio Taïga à Yellowknife, sont désormais disponibles à Hay River. La radio communautaire CKHR accueille sur ses ondes un bulletin de nouvelles hebdomadaire, Territoires d’info, réalisé par Thomas Ethier, et l’émission musicale de Patrick Poisson, Poissento.
Pour ce dernier, ancien enseignant de l’école Boréale, se retrouver sur la grille horaire de cette station le ramène quelques années en arrière. « C’est à Hay River que j’ai commencé mes premiers enregistrements, se souvient-il. Je trouve ça vraiment plaisant et agréable d’être à nouveau diffusé où je me suis lancé il y a près de 10 ans ! »
Nouveau point de chute sur la carte du Grand Nord, son émission, et d’autres productions sont également en ondes chez lui, à Whitehorse (CJUC-FM), ainsi qu’à Iqaluit (CFRT-FM). Poissento est aussi disponible sur le réseau de l’Alliance des radios communautaires.
Service communautaire
« On essaye d’être de plus en plus une radio communautaire, autrement dit, un service pour la communauté », explique le responsable de la station CKHR, Mark Lundbek.
S’il est depuis cinq ans à la tête des programmes, c’est il y a maintenant un quart de siècle que les habitants de la rive sud du Grand lac des Esclaves ont entendu sa voix pour la première fois. « J’ai débuté il y a 25 ans en tant que DJ, et aujourd’hui je consacre tout mon temps à la station. », de dire ce passionné, dont la maison s’est transformée en studio de fortune depuis les deux derniers mois.
Avant de reprendre les rênes de CKHR, M. Lundbek se rappelle que les grilles de la station étaient essentiellement occupées par des listes de lectures composées d’environ 2 000 musiques. « Il a fallu tout réorganiser, et aujourd’hui on essaye de tendre vers le plus de contenus possible. »
Service multiculturel
Environ huit bénévoles gèrent les ondes, tous anglophones, tous orientés vers un même objectif : donner de la voix aux différentes collectivités. « Nous essayons d’inclure tout un chacun, on garde à l’esprit qu’il y a différentes langues parlées autour de nous, dit Mark Lundbek. Nous sommes par exemple en lien avec des autochtones qui aimeraient occuper une plage horaire. »
Pour la petite équipe, il est donc important de contenter le maximum de personnes, quitte à en décevoir certains. « Trente secondes après que la première émission en français a été lancée, un habitué des critiques a appelé pour se plaindre, détaille le responsable. C’est un cas isolé et il faut toujours se souvenir qu’avoir des programmes multiculturels est une demande de la collectivité. »
Ainsi, le responsable de CKHR tient à solliciter l’ensemble de la communauté francophone de la région. « Nous aimerions beaucoup mettre en place des projets avec l’école Boréale, ou encore l’Association franco culturelle de Hay River, ce serait super. »
Outre les programmes de Radio Taïga, la station de Hay River compte également sur l’aide de Cabin Radio, qui diffuse sur le Web depuis la capitale des TNO, pour fournir de l’actualité en anglais. Français, anglais, tlicho… Mark Lundbek en est sûr : « Notre radio est la voix de toutes les communautés. »