Sac jaune dans une main, longue pince dans l’autre, Joyce Gilchrist et Minnie Joldersma traquent le moindre détritus, entre les herbes sèches de la capitale ténoise.
Les deux femmes, installées à Yellowknife depuis plus de trente ans maintenant, participent comme chaque année au Spring Clean-up, le nettoyage de printemps organisé par la municipalité.
Sous les couleurs de l’organisme environnemental Ecology North, elles déambulent dans les rues, les yeux rivés sur le sol. « J’aime participer à cette semaine parce que je tiens à voir ma ville propre et belle », explique Joyce Gilchrist, qui y habite depuis 1989.
« Nous nous sommes déjà réunies mardi et avions récolté environ cinq sacs. Aujourd’hui, en seulement quelques heures, j’ai déjà rempli deux sacs à ras bord ! », explique Minnie Joldersma.
« Avec cette pandémie, c’est une bonne raison pour se retrouver, marcher ensemble, détaille Minnie. Sur notre chemin, beaucoup de personnes nous félicitent, c’est vraiment un soutien agréable et positif. »
Mégots, conserves, emballages plastiques… Rien n’échappe aux deux chasseuses de détritus. « Et étonnamment, nous n’avons trouvé qu’un seul préservatif ! », s’amuse Minnie.
Question ramassage, chacun sa philosophie. Pour Joyce, « récupérer toutes les cigarettes, ce serait un boulot monstre. Ma philosophie est que les gens sont davantage sensibilisés lorsqu’ils ont sous les yeux les mégots. S’il n’y avait plus rien, ils se diraient qu’il n’y a pas de problème. »
500 participants
Au cours de cette semaine, 50 groupes se sont inscrits, chacun constitué de 10 à 15 personnes. Au total, un peu plus de 500 personnes ont participé à ce grand nettoyage de printemps. La municipalité de Yellowknife attribue 600 $ par équipe d’un organisme communautaire.
« Cela fait des dizaines d’années que cet évènement existe, détaille la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty. Ces quelques jours permettent de ramasser des détritus, tout en récoltant de l’argent. »
Point positif, la pandémie n’a pas abattu le moral des troupes : « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde alors que nous sommes en plein cœur de la pandémie. Finalement, le nombre de personnes est équivalent à l’année précédente », d’après les informations de Mme Alty.
Découvertes printanières
« Malheureusement, pendant l’hiver, beaucoup de déchets s’accumulent et au moment de la fonte, tout apparait, s’attriste la mairesse. Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les cigarettes qui s’enfoncent dans la terre. N’importe quel enfant peut en avaler, les gens doivent être davantage sensibilisés là-dessus. »
Mais y a-t-il assez de poubelles dans la ville ? « Nous recevons des courriels de résidents qui aimeraient en voir installées, c’est une question que nous nous posons chaque année et qu’on essaye de régler. »
Selon elle, ce travail annuel aide énormément les employés municipaux qui n’auraient pas assez de temps pour s’occuper de nettoyer toute la ville.
Si une seule semaine de ce type existe pour le moment, Mme Alty tient à préciser qu’au cours de l’été, une fois par semaine, les agents de la municipalité se retrouvent au moment du déjeuner pour ramasser les détritus environnants. « Tout le monde est le bienvenu pour nous aider ! », de dire la mairesse avant d’ajouter qu’un message sur les réseaux sociaux sera publié pour connaitre prochainement les jours précis de rassemblement.