L’immense peau d’ours qui meuble le centre de la chambre de l’Assemblée législative a dû être remisée pour une période indéterminée. Des pupitres additionnels occupent maintenant l’espace, afin d’aménager à chacun un espace conforme aux règles d’éloignement physique. Et bien qu’on autorise ainsi le retrait du masque dans la chambre, certains ont choisi de le garder.
Ces retrouvailles sans précédent entre députés auront été l’occasion de dresser un bilan des deux derniers mois. Une période de questions chargée a permis d’exposer les préoccupations des collectivités quant aux sorts des entreprises, des organisations et des résidents.
Les travaux de cette session se poursuivent jusqu’au 12 juin. La priorité : l’adoption du budget final pour 2020-2021, mis en suspens par la pandémie. Quant aux mandats mis de l’avant lors de son entrée au pouvoir, et compromis par la perturbation des budgets, la première ministre Caroline Cochrane a indiqué que le tout est actuellement étudié par les différents ministères.
« J’ai dû me questionner sur les priorités accordées à nos mandats et sur les sommes que nous pouvions désormais leur allouer. Selon nos premières révisions, il semble que plusieurs de ces mandats pourront toujours aller de l’avant », a affirmé la première ministre.
Des enveloppes trop rigides
Quelques jours avant la reprise des travaux, Caroline Cochrane a affirmé que le gouvernement fédéral tardait à entendre les requêtes du GTNO pour obtenir une aide financière d’urgence adaptée aux besoins des entreprises du Nord.
Le GTNO réclame d’Ottawa qu’il lui accorde toute la flexibilité requise dans la distribution des enveloppes d’aide financière aux entreprises du Nord.
« Nous leur avons demandé d’aider nos industries touristiques, nos lignes aériennes, nos mines et nos résidents, mais ils n’entendent pas lorsque nous expliquons que nos entreprises du Nord vivent des enjeux différents », a-t-elle affirmé.
Mme Cochrane indique avoir appelé le premier ministre lorsqu’elle a appris l’octroi d’une nouvelle enveloppe de 34,3 millions $, distribuée dans le cadre du Fonds d’aide et de relance régionale parmi les trois territoires via l’organisme CanNor.
« Nous avions déjà reçu 5 millions $, dont nous étions alors très reconnaissants, mais certaines de nos entreprises sont passées entre les mailles du filet. J’ai donc demandé au premier ministre de nous accorder la flexibilité nécessaire dans la distribution de cette nouvelle enveloppe, a-t-elle déclaré. N’imposez pas une rigidité qui va encore laisser des entreprises de côté ! »
Des besoins distincts
La première ministre a également déploré qu’Ottawa ait d’abord octroyé une aide financière sur la base du nombre d’habitants. Un critère qui, selon le GTNO, néglige plusieurs autres facteurs cruciaux, dont le cout élevé de la vie.
« Nous le répétons depuis des décennies : les montants accordés par le fédéral ne peuvent être calculés simplement par habitant ; c’est insuffisant. Nous avons des besoins importants, et avons été défavorisés dès le départ avec l’aide financière offerte aux Canadiens. »
Le GTNO s’affaire actuellement à définir la situation en sondant les PME affectées par les mesures de confinement. « Nous avons besoin de savoir maintenant ce dont nos entreprises ont besoin, pour être en mesure de faire des demandes claires au gouvernement fédéral et obtenir une aide vraiment adaptée qui ne laisse personne de côté. »
Au moment de présenter son modèle de plan de relance économique et sociale, le 29 avril, le GTNO a été critiqué par plusieurs députés, qui ont déploré un manque d’appui aux petites et moyennes entreprises au niveau territorial.