À 27 ans, et seulement trois années de bons et loyaux services au compteur, Laura McBride a gagné le prix de Préceptrice de l’année 2020.
Ce dernier est décerné par le Collège Aurora depuis 2016 afin de récompenser un ou une infirmière qui forme des étudiants en parallèle de son travail. Comment fonctionne le processus ? Le programme de Baccalauréat en sciences infirmières (BSI) de l’établissement ténois est encadré par un précepteur évoluant dans un service de santé. Pendant trois mois, l’étudiant suit et assiste un soignant tous les jours durant les visites de ses patients. À la fin de son initiation aux pratiques, lors de la Semaine nationale des soins infirmiers (du 11 au 17 mai), il choisit, ou non, de nommer son mentor pour ce prix. Pour cela, il doit écrire un court texte décrivant les diverses qualités de son enseignant.
John Mark Mabilog, le troisième élève à être pris sous l’aile de la jeune infirmière, a donc sans hésiter voulu gratifier une préceptrice « attentionnée » qui « facilite l’entraide et donne de nombreuses occasions aux étudiants d’atteindre leurs objectifs d’apprentissage ».
« Nous avons soutenu sa nomination, car Laura [McBride] a été préceptrice pour nous dans la formation à plusieurs reprises et a démontré un engagement singulier pour aider les élèves à apprendre. Elle soutient et encadre également ses collègues pour être des précepteurs », atteste de son côté l’instructrice principale du programme BSI, Kerry Lynn Durnford.
Double vocation
Pour Laura McBride, soigner et former, sont deux aspects très complémentaires de son métier. « En tant qu’infirmières, cela fait partie de notre travail d’encadrer les étudiants, et j’aime beaucoup les aider et les accompagner, explique-t-elle. Ils te suivent, et on les voit grandir et devenir indépendants tout au long des semaines. »
La présidente de l’École des services de santé et des services sociaux du Collège, Jodi Brennan, a d’ailleurs félicité Mme McBride qui, à l’image de tous les professionnels du secteur de la santé, n’a pas baissé les bras pendant cette période difficile : « La fonction de précepteur s’ajoute à leurs responsabilités d’infirmiers en activité, en particulier en temps de pandémie. Ils montrent l’exemple et ont une influence durable sur l’apprentissage des étudiants ; le Collège Aurora apprécie et remercie ses précepteurs. »
La soignante tient tout de même à préciser que la pédagogie ne lui est pas venue naturellement. « Ce n’est pas inné de savoir comment enseigner, j’ai suivi des cours pour pouvoir être considérée comme un modèle »
Défi permanent
Coordinatrice clinique du service de chirurgie de l’hôpital territorial Stanton, l’infirmière jongle avec ses deux chapeaux.
« C’est un défi permanent d’arriver à combiner ces deux facettes de mon travail. J’ai évidemment des horaires chargés, mais ça me tient à cœur de voir réussir mes collègues en devenir ! », souligne-t-elle.
Enseigner a toujours fait partie de son travail puisqu’elle est formatrice depuis le début de sa carrière, soit seulement trois ans. « C’est notre devoir d’aider les autres, de les soutenir. Il faut prendre le temps d’éduquer pour que tout le monde en ressorte plus fort. »
Selon elle, former de futurs soignants, c’est mettre une pierre à l’édifice pour permettre à la profession de perdurer et de garder en efficacité : « Je pense que si je donne le meilleur de moi pour que mes étudiants arrivent au maximum de leurs capacités, tout ira bien. Ils en ressortent plus forts, et ils nous aident après l’obtention de leur diplôme. »
Véritable vocation, Laura McBride, aussi loin qu’elle s’en souvienne, a toujours voulu être infirmière. « Je me rappelle très bien qu’à l’âge de 13 ans, je me voyais exactement où je suis maintenant, de dire celle qui est née et a grandi à Yellowknife. J’aime ce que je fais, et pour rien au monde je ne changerais. »