Depuis le début de la pandémie, les Ténois peuvent s’estimer heureux de compter parmi eux des gens dévoués et professionnels qui ont su prendre les décisions nécessaires, quoique déchirantes, pour assurer notre sécurité collective. Aucun cas de COVID-19 n’a été signalé aux TNO depuis plus de trois mois. C’est un exploit pour lequel il faut féliciter l’administration de la santé publique qui déploie depuis le mois de mars des efforts colossaux pour limiter la propagation du nouveau coronavirus dans notre territoire vulnérable.
Cependant, pour que notre population soit rassurée, l’imposition ex cathedra de mesures spéciales ne suffit pas ; il est tout aussi crucial de bien communiquer et de s’assurer que la conversation ne soit pas à sens unique.
Cela fait plus de quatre semaines que les autorités de santé publique des TNO n’ont plus convoqué de point de presse. À l’heure actuelle, nous sommes le seul territoire ou province dont le gouvernement n’offre pas de forum régulier pour répondre aux inquiétudes de la population sur cette situation exceptionnelle qui chamboule nos vies. Aux communications de la santé publique, on nous indique que l’intention n’est pas de maintenir ce profil bas en permanence, mais plutôt de convoquer la presse lorsqu’il y aura du contenu à communiquer. Cette réponse traduit bien l’attitude de l’État ténois dans cette crise : il est insensiblet à la rétroaction. La fonction d’un point de presse n’est pas de lancer des messages, mais bien de répondre aux interrogations.
Cette approche dirigiste a occasionné des cafouillages. En mai, quand la santé publique a annoncé que les écoles pouvaient rouvrir dès la phase 1 du déconfinement, les commissions scolaires, qu’on n’avait visiblement pas consultées pour cette décision qui les impliquait directement, ont été prises de court. Cet embrouillamini aurait pu être évité avec un minimum de concertation.
Alors que certaines des décisions de la santé publique suscitent des critiques — ce qui est sain et attendu dans une démocratie —, un brin d’esprit de consensus à la ténoise calmerait bien des inquiétudes.
L’éditorial du 17 juillet 2020
L’éditorial du 17 juillet 2020
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