305 millions de dollars seront versés pour aider les autochtones pendant la pandémie de COVID-19, a annoncé le 12 aout le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller, lors d’une conférence de presse à Ottawa.
Cette somme est censée couvrir un vaste éventail de besoins, allant du soutien aux ainés et aux personnes vulnérables jusqu’aux services d’intervention d’urgence, en passant par la lutte contre l’insécurité alimentaire ou l’aide en santé mentale.
Elle sera versée d’une part en allocations, directement aux dirigeants inuits, métis et des Premières Nations, et d’autre part, en fonds basés sur les besoins, selon les demandes.
Le ministère des Services aux Autochtones ne précise pas quelles seront les proportions respectives de ces enveloppes ni les modalités de versement. M. Miller assure toutefois qu’une partie de ces subsides sera réservée aux associations de femmes autochtones, alors que la crise de la COVID-19, tout comme chez d’autres Canadiens, est accompagnée par une augmentation de la violence conjugale.
« Nous avons eu des présentations sur le travail qui se fait en santé mentale, ajoute par ailleurs M. Miller. C’est alarmant. C’est important d’avoir des outils. »
Les 305 millions de dollars seront versés par le biais du Fonds de soutien aux communautés autochtones, créé en mars dernier, et où 380 millions de dollars avaient déjà été injectés. Le ministre Miller ne peut préciser la part de la somme qui ira au Nord, disant simplement qu’elle sera calculée en fonction de l’indice de santé, de la démographie et du facteur d’éloignement.
Réactions dans les territoires
Par voie de communiqué, l’organisation inuite pancanadienne Inuit Tapiriit Kanatami salue l’annonce faite par le gouvernement et dit qu’elle cherchera à obtenir davantage de renseignements sur le système de financement à deux paliers, l’allocation aux chefs et les subsides.
Le chef national des Dénés, Norman Yakeleya, se réjouit de ce financement supplémentaire destiné à aider les communautés autochtones à faire de la prévention. « Nos membres les plus vulnérables sont à risque durant cette pandémie, déclare M. Yakeleya. La Nation dénée reconnait que nous devons rester vigilants et aux aguets dans l’éventualité d’une seconde et d’une troisième vague [d’infection]. Nous devons continuer à aider nos membres les plus vulnérables et à résoudre les problèmes de longue date de l’insécurité alimentaire, du logement, de la santé mentale ainsi qu’à travailler à créer des familles en santé. »
M. Yakeleya ajoute que les subsides fournis par Ottawa appuieront le programme de guérison dans la nature, alors que la consommation d’alcool et de substances a été amplifiée, d’après lui, par la pandémie de COVID-19.