L’immigration, un mot et plusieurs visages. Francophone d’origine ou d’adoption, de première ou de deuxième génération, nouvel arrivant ou ici depuis tout le temps, L’Aquilon vous propose de découvrir différents profils d’immigrants établis aux TNO.
Lucero Hernández
« C’est un de mes objectifs d’être citoyenne »
De nationalité mexicaine, Lucero Hernández s’est installée en 2018 avec son conjoint québécois à Yellowknife à la suite de l’obtention d’un poste d’enseignante. C’est après quatre années de démarches administratives intenses qu’elle a réussi à obtenir son statut de résidente permanente. Aujourd’hui désormais, « c’est un de mes objectifs d’être citoyenne », confie-t-elle.
Si cette dernière n’est pas francophone d’origine, elle vit désormais essentiellement en français.
Être immigrante, c’est vivre loin de ses racines, surtout dans le contexte de la pandémie. « Ça me fait beaucoup de peine, explique-t-elle. La technologie aide, et être avec mon mari aussi, mais je suis quand même isolée. »
Si elle devait recommencer le processus, elle le referait sans hésiter. « Je ne regrette rien parce que j’ai un amour pour le Canada, et surtout pour mon mari. »
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Bryan Tuyishime
« Ma véritable maison »
Bryan Tuyishime est né au Rwanda, de parents rwandais. C’est à ses 18 mois que lui et sa famille traversent l’Atlantique pour s’installer au Canada. Ils déménagent alors qu’il est âgé de 9 ans aux Territoires du Nord-Ouest. S’il n’est pas né ici, il ne se sent pour autant pas immigrant. La question de l’immigration semble être quelque chose de lointain, une autre vie, pour ce. Il a d’ailleurs la citoyenneté canadienne comme le reste de sa famille, bien établie à Yellowknife. « Ici, c’est ma véritable maison, détaille-t-il. Mon chez-moi. »
L’immigration, « c’est quelque chose dont on parle surtout avec mon grand frère. » Dans sa famille, il parle essentiellement le français, qu’il qualifie d’« héritage », alors qu’il travaille le plus souvent en anglais.
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Benoît Kalonji
« Une occasion à saisir »
Il y a un an, le 21 octobre 2019, Benoit Kalonji est arrivé au TNO, en provenance de la République démocratique du Congo, pour rejoindre son épouse. Sept ans de vie durant lesquels le couple était séparé par plus de 12 000 km. Aujourd’hui, après un processus « long et couteux », selon ses mots, il est désormais résident permanent.
Pour lui, être immigrant, « c’est avoir des opportunités pour aller mieux », mais également, renoncer à un quotidien réconfortant et un climat plus chaleureux. « C’était une occasion à saisir, mais mon pays me manque beaucoup », confie-t-il.
« Je suis venu pour essayer de faire ce que je ne peux pas faire dans mon pays. » À Yellowknife, il travaille dans un service d’entretien à l’hôpital, mais il espère prochainement trouver un emploi dans son « milieu naturel », la poste, métier qu’il a exercé 20 ans dans son pays d’origine. Retourner au Congo-Kinshasa, Benoit Kalonji l’imagine comme visiteur dans quelques années, et peut-être un jour, comme retraité.