Trois monitrices de langues ont commencé leur expérience aux TNO. Au détour d’une formation de quelques jours à Yellowknife, L’Aquilon a pu les rencontrer.
Hay River, Inuvik, Yellowknife. Dans ces trois villes, trois nouvelles têtes font désormais partie du quotidien des élèves des écoles Boréale et Allain St-Cyr ainsi que de les classes d’immersion de l’école East Three.
Près de deux mois après leur arrivée, les monitrices de langue Rachel Benot, Jeanne Betez et Chloë Warnar-Johnstone se sont rencontrées pour la première fois. Quelques jours de formation afin d’accompagner leurs premiers pas dans une nouvelle vie.
Rachel Benoit, venue de Montréal, travaille majoritairement le français à l’oral avec les élèves de la prématernelle à la 12e année de l’école Boréale.
Si la nouvelle arrivante a obtenu un baccalauréat en traduction, elle se destine à l’éducation.
« J’aimerais faire une maitrise en enseignement du français langue seconde, mais avant de me lancer dans les études, je voulais savoir si c’était quelque chose qui m’intéressait », confie-t-elle.
De son côté, Jeanne Betez est originaire de Trois-Rivières, et accompagne désormais les élèves à Inuvik. « De pouvoir animer des activités avec les jeunes […] ça a vraiment été une source de motivation », sourit-elle.
Quant à Chloë Warnar-Johnstone, elle vient du grand Toronto et tout comme Rachel Benot, elle « voulait voir si c’était vraiment pour [elle] avant de se lancer dans des études en éducation ».
Échange d’expériences
En cette mi-novembre, et pendant quelques jours, les trois monitrices peuvent enfin parler de leur routine.
« On peut échanger [sur] nos expériences et les défis qu’on a en commun qui sont propre aux moniteurs de langues », explique Rachel Benoît.
Par ailleurs, c’est également la première fois que les monitrices sont réellement confrontées à des enfants, parfois très jeunes. « Lorsque nous faisons nos choix, il y a l’emplacement, mais aussi celui du niveau, détaille Chloë Warnar-Johnstone. J’ai plus de facilité avec les plus vieux, donc travailler avec les tous petits, c’est une bonne expérience, mais je ne suis pas habituée. »
Les trois s’accordent sur un point : si elles ne sont pas essentielles à la survie de l’école, elles sentent que les enseignants peuvent s’appuyer sur elles. « Ça fait une présence régulière et on a un rapport privilégié avec les enfants, on travaille en petits groupes, appuie Jeanne Betez. Je pense que c’est un plus dans leur éducation. »
Cette formation de novembre permet également de concevoir des exercices en prévision de ces deux semaines de janvier où elles ne pourront aller dans leurs écoles respectives.
Parmi les trois, deux ont pris la décision de quitter les TNO pour le temps des fêtes. Un départ, et donc une quarantaine obligatoire, acceptés par les directions des écoles.
Pour la coordinatrice des programmes en français du GTNO, Raymonde Laberge, cette option est accordée pour les moniteurs parce que leur salaire n’est pas élevé. « Ce n’est pas le même que celui d’un enseignant », concède Mme Laberge.
Un moniteur touche environ 25 000 $ pour neuf mois de travail.
Organisation « spécial pandémie »
« Nous venons toutes les trois de régions où il y a beaucoup de COVID, donc, être venues ici c’est vraiment très bien », confie Chloë Warnar-Johnstone.
L’organisation liée à la pandémie a surtout été d’obtenir à temps les papiers de résidence temporaire pour pouvoir entrer sur le territoire, et surtout, de passer les 14 jours de quarantaine obligatoire.
« Dans le passé, elles seraient directement allées dans leur commission scolaire, tandis que cette année, elles sont allées en isolement, soit à Yellowknife, soit à Inuvik », précise la coordonatrice.
Des formations d’une heure par jour leur étaient proposées pour pallier l’ennui de la quarantaine, mais également pour contrebalancer le fait de ne pas avoir été formées au préalable.
« Elles auraient dû avoir une formation de trois jours à Québec, mais celle-ci a été annulée, donc on a dû en préparer une territoriale, ajoute la coordinatrice, qui préfère d’habitude attendre que les moniteurs soient plongés dans l’atmosphère des classes avant de participer aux formations. « On a pu bien parler, mais sans encore d’expérience [de terrain] », conclut Mme Laberge qui se voit comme « une deuxième paire d’oreilles » pour les monitrices.
Après neuf mois de travail, un document atteste de leur travail dans les écoles, mais, également, certaines universités valident cette expérience au même titre qu’un stage de pratique en vue de devenir enseignant.