le Dimanche 20 avril 2025
le Jeudi 11 mars 2021 15:10 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Autochtones

Inuvik s’engage envers les Autochtones

Inuvik s’engage envers les Autochtones
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 Le chef-lieu du Beaufort-Delta emboite le pas à Fort Smith pour mettre en œuvre les recommandations de la Commission de vérité et de réconciliation.

Le 24 février, la municipalité d’Inuvik s’est engagée à adopter les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation pour remédier aux séquelles laissées par les pensionnats indiens et faire avancer le processus de réconciliation.

Quatre des 95 appels à l’action de la Commission, formulés en 2015, s’adressent aux municipalités ; le conseil municipal d’Inuvik les a adoptés à l’unanimité lors d’autant de motions distinctes proposées par les conseillers Clarence Wood, Steven Baryluk, Gary McBride et Ray Solotki.

Ainsi donc, la municipalité d’Inuvik adopte la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones, telle que préconisée par la Commission, et répudie les concepts utilisés pour justifier la souveraineté des peuples européens sur les territoires et les peuples autochtones. La municipalité réitère le besoin d’établir des communications avec les gouvernements autochtones et ajoute la vérité et la réconciliation aux priorités municipales à réviser sur une base semi-annuelle. Enfin, elle s’engage à offrir aux élus et aux employés municipaux une formation sur la compréhension interculturelle et la sensibilité en milieu de travail.

 

Gestation

Commentant le laps de temps s’étant écoulé entre l’énonciation des appels à l’action par la Commission et leur adoption par le conseil municipal d’Inuvik, la mairesse Natasha Kulikowski explique qu’il fallait trouver la bonne formule. « C’est quelque chose qui était dans l’esprit du conseil et de l’administration, ça a pris quelque temps pour voir comment nous pourrions adopter ces résolutions, explique Mme Kulikowski. […] En 2020, Fort Smith a fait une proclamation dans ce sens. Nous avons travaillé à l’adapter à Inuvik. »

« La plupart des recommandations peuvent s’incorporer à notre travail quotidien sans budget supplémentaire, ajoute-t-elle. Ça s’ajoute à notre manière de penser. »

La conseillère Raygan Solotki affirme que les gens sont encore affectés par le colonialisme et les pensionnats. « Comme communauté, constate-t-elle, nous devons trouver une façon d’aller de l’avant. J’espère que ces motions démontrent que nous sommes sérieux et deviennent la base d’une collaboration avec les gouvernements autochtones. »

 

Des applications concrètes

Pour la mairesse, cette prise de position publique aura des implications concrètes. « La Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones sera appliquée à tous nos processus de décision », affirme-t-elle.

La Déclaration porte notamment sur le droit à l’autodétermination des peuples autochtones et sur l’engagement des États à prévenir et réparer leur dépossession culturelle et foncière.

En outre, Inuvik travaille à établir des tables de leadeurship pour travailler directement avec des gouvernements autochtones. « Comme une suite à ça, ajoute Natasha Kulikowski, le conseil municipal ajoutera des éléments de la Commission Vérité et Réconciliation à la charte de nos priorités stratégiques. »

Cet ajout doit être fait dans les prochaines semaines.

 

Sensibilisation pour les nouveaux employés

De plus, affirme la mairesse, les nouveaux employés de la municipalité d’Inuvik devront suivre la formation de sensibilisation aux réalités culturelles autochtones encadrée par le ministère des Finances des Territoires du Nord-Ouest.

La conseillère Raygan Solotki veut quant à elle que la formation soit obligatoire pour tous les élus et employés d’Inuvik.

« La formation a été conçue en mettant l’accent sur les fonctionnaires territoriaux, dit la ministre des Finances, Caroline Wawzonek, mais il y a aussi du service public du côté des municipalités. Je pense que ça se transfère facilement, et même très bien. »

Le programme sera obligatoire pour les employés territoriaux ; les municipalités auront la discrétion de choisir si elles veulent ou non le proposer à leurs employés.

Le Conseil Tribal Gwich’in et la Société régionale inuvialuite ont été invités à commenter, mais s’en sont abstenus.