Pendant que Frédéric Chopin fait ses études à l’École supérieure de musique de l’Université Royale de Varsovie. La stabilité sociale de Varsovie se trouve affectée par des bouleversements sociopolitiques, des révoltes sociales contre la gouvernance russe.
Entre 1815 et 1820, la situation sociopolitique de Pologne était caractérisée par une relation harmonieuse avec la Russie de l’empereur Alexandre Ier, qui avait permis aux Polonais d’adopter leur Constitution et leur congrès. En 1720 ses relations commencent à se détériorer et engendrent des mouvements clandestins d’insurrection.
Lorsque Nicolas Ier devient empereur de Russie 1825, il met en place des méthodes coercitives et de la répression pour affirmer son pouvoir et imposer des structures russes. Il fait fermer le Congrès polonais et annule la Constitution. Cela déclenche plusieurs mouvements de subversion souvent dirigés par des universitaires, parmi lesquels on retrouve Kazimierz Brodzinsky et Frédéric Chopin. Ces mouvements sont réprimés par les forces militaires russes avec la fermeture de l’université et la persécution de ses dirigeants. C’est ce qui provoque l’insurrection armée de novembre de 1830 et une riposte des forces russes, des évènements qui provoquent de milliers de morts.
Des milliers polonais s’enfuient alors et cherchent refuge en France. Cinq mois avant l’insurrection de novembre, Frédéric Chopin part en voyage culturel à Vienne en passant par Dresde et Prague. Son intention est d’entendre des concerts donnés par Josef Slavik, un Bohémien dont l’expertise au violon est comparable à celle de Niccolo Paganini, et par le célèbre compositeur et pianiste autrichien Johan Humme. Il souhaite aussi assister à des opéras de Monteverdi, de Mozart, et de Rossini présentés dans les théâtres de Prague et de Vienne. C’est une période durant laquelle il compose des études pour piano et le Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi mineur.
Lorsqu’il apprend les problèmes sociaux dus à l’insurrection de novembre à Varsovie, il décide de ne pas retourner en Pologne et déménage à Paris. Dans cette ville où bouillonnent les arts et la philosophie sont installés des aristocrates polonais pour qui il travaille comme professeur de piano. Mais son intérêt ne se réduit pas à la musique classique, il participe à d’importantes discussions sur la philosophie et la littérature. En 183I, il prend part à des réunions dans lesquelles on discute de la nécessité de changer les discours littéraires et théâtraux qui, en France, étaient alors caractérisés par les structures rigides du classicisme, que d’aucuns souhaitaient voir abandonner au profit de structures plus libérales. Ces débats intellectuels, qui seront fondamentaux au développement du romantisme, sont connus sous le nom de bataille d’Hernani.
