le Samedi 3 mai 2025
le Jeudi 19 août 2021 13:29 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Éditorial

Le tourbillon électoral

Le tourbillon électoral
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Lorsque Justin Trudeau, premier ministre, se rend chez la gouverneure générale, Mary Simon, le 15 aout pour proclamer la dissolution de la 43e législature et signaler la tenue d’élections générales en convoquant un scrutin pour le 20 septembre, il y a lieu de se questionner sur plusieurs points.

Pourquoi, tout d’abord, le premier ministre souhaite-t-il déclencher des élections anticipées deux ans avant la date prévue, soit en 2021 (la dernière élection s’est tenue en 2019) ? Il dit en entrevue « vouloir des élections pour donner le choix aux Canadiens de lui confier (ou non) un nouveau mandat ». Pas vraiment édifiant comme logique, surtout en début de quatrième vague de pandémie. Peut-on parler d’opportunisme politique ? Car la facture de cette pandémie devrait s’avérer salée à l’extrême, et le parti libéral ne voulait sans doute pas terminer son mandat avec un déficit record…

Bien que le parti libéral soit en avance dans les sondages, le parti conservateur semble se rapprocher dans les intentions de vote. Qu’arrivera-t-il si les résultats de cette élection sont mitigés, et un autre gouvernement minoritaire tombe sur nos têtes ? Que fera alors le premier ministre, qui semble considérer cette élection comme un vote de confiance envers lui et son équipe ? Démissionnera-t-il ? Avec toute l’emphase qu’il place sur la légitimité de son gouvernement, il y a fort à parier qu’une autre élection se poindrait à plus ou moins courte échéance.

Or cette élection, en pleine pandémie, va être la plus couteuse de l’histoire. Par les couts supplémentaires et les défis logistiques qu’elle engendrera. Quelles école ou résidence pour ainés accepteront d’accueillir une myriade d’électeurs ? Sans compter les millions de masques, de bouteilles de désinfectants, d’écrans de protection, de matériels de désinfection des isoloirs et lingettes désinfectantes…

Autre question, qui touche celle-là l’organisation des partis politiques : comment ne pouvait-on pas s’attendre au déclenchement d’une élection au parti conservateur ni au parti vert ? Ces deux partis n’ont pas encore nommé de candidats pour la circonscription des TNO, et le parti vert n’a pas encore nommé de candidat(e) pour le Nunavut. Le parti conservateur a-t-il déjà concédé la victoire à Michael McLeod, du parti libéral, dans la circonscription des TNO ? Pareille omission est très douteuse quant à l’importance que ce parti accorde aux TNO… alors qu’au Nunavut, les trois partis majeurs (le PLC, le PCC et le NPD) s’y présentent, avec des candidates féminines pour chacun des partis. Une réalité fort bienvenue en politique.

Il faudra donc profiter à fond de cette campagne électorale de 36 jours, le minimum prévu par la loi électorale, pour déterminer qui et quel parti seront les plus aptes à gouverner dans cette 44e législature. Et attendez-vous à, justement, attendre les résultats, puisque les votes postés (et ils seront nombreux, compte tenu des craintes des électeurs à se pointer aux urnes) ne seront dépouillés qu’après les bulletins de vote réguliers… tout ça pour un troisième mandat quémandé durant la quatrième vague. Chapeau !