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le Jeudi 26 août 2021 12:51 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Économie

Yellowknife convoite 4600 hectares de terres

Yellowknife convoite 4600 hectares de terres
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À l’heure actuelle, environ 75 % des terres incluses dans les limites de la municipalité de Yellowknife sont gérées par le GTNO, et transférées au cas par cas. Un obstacle au développement, selon l’administration municipale.

Thomas Ethier – IJL – Territoires

La municipalité de Yellowknife souhaite obtenir au cours des prochaines années la responsabilité de gestion de la majorité des terres qui se trouve à l’intérieur de ses limites. Avec l’aval du conseil municipal, l’administration compte s’engager sous peu avec le GTNO dans un processus de transfert substantiel, qui correspondrait à environ 4600 hectares de terrain.

Le gouvernement de Caroline Cochrane a inclus le transfert substantiel de terres à la municipalité de Yellowknife dans le mandat de la 19e Assemblée législative. À l’heure actuelle, la municipalité possède, gère et administre environ 11 % des terrains inclus à l’intérieur de ses limites, une proportion qu’elle compte faire passer à 59 % au cours des prochaines années.

Selon l’administration municipale, le processus, qui doit se faire en deux phases, pourrait être complété d’ici 2025. Les terres convoitées incluent une importante superficie de terrains vagues situés en périphérie du centre-ville propices au développement résidentiel, commercial et touristique, en plus de terrains situés en bordure de lacs, et même de certaines routes qui traversent la municipalité.

Lors d’une rencontre du conseil municipal le 23 aout dernier, la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, a illustré cette entente comme la suite de la dévolution de 2014, dans le cadre de laquelle le gouvernement fédéral a transféré les responsabilités de gestion des terres et des ressources aux Territoires du Nord-Ouest. « Ottawa a cédé les terres au gouvernement des TNO qui, à son tour, nous cède les terres incluses dans les limites de la municipalité », a-t-elle résumé.

 

Des projets abandonnés

À l’heure actuelle, le GTNO cède un terrain à la municipalité lorsque celle-ci est en mesure de démontrer qu’il y a un besoin immédiat pour ce terrain. Un processus décrit comme long, complexe et couteux. « Faute d’avoir le pouvoir d’administrer toutes les terres publiques qui se trouvent dans les limites de la municipalité, nous avons les mains liées quand vient le temps d’appuyer le développement de Yellowknife », a indiqué la directrice municipale, Sheila Bassi-Kellett, en présentant le projet aux conseillers municipaux.

En s’interposant entre la municipalité et les promoteurs, les procédures actuellement en place auraient fait avorter certains projets. « Dernièrement, un promoteur a soumis une demande, et il a fallu plus d’une année au GTNO pour approuver la cession du terrain. Entretemps, le promoteur s’est désintéressé et a trouvé d’autres occasions d’affaires », a souligné Mme Alty.

Lui-même propriétaire d’une entreprise de construction, le conseiller municipal Neils Konge a témoigné des obstacles qui se dressent actuellement devant les entrepreneurs. « Je n’avais pas bien réalisé, avant de devenir conseiller, à quel point cette situation était problématique, a-t-il indiqué. Comme entrepreneur, je comprends maintenant à quel point les procédures entourant l’acquisition d’un terrain sont longues et complexes pour la municipalité. Il n’est pas étonnant que plusieurs projets soient abandonnés. »

Selon ce qu’indique l’administration dans un document présenté aux conseillers, si la municipalité n’est pas en mesure d’accroitre son offre de terrains, elle ne sera conséquemment pas en mesure de répondre à la demande pour des terrains résidentiels entre 2025 et 2030. La municipalité indique également que ce transfert des terres permettra la protection de zone environnementale à risques, en plus de préserver l’accès du public aux espaces naturels et à l’eau.

Selon Sheila Bassi-Kellett, l’administration de la ville a consulté la Première Nation des Dénés Yellowknives pour toutes les demandes d’accès aux terres soumises au GTNO depuis 2019.