le Samedi 3 mai 2025
le Jeudi 7 octobre 2021 13:47 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Éditorial

Le refuge

Le refuge
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Conseil municipal du lundi 4 octobre. Le projet de l’établissement d’un centre de jour temporaire (jusqu’en 2024) est écarté à la suite d’un vote de quatre voix contre trois. On relance la balle dans la cour du GTNO, qui devra chausser ses patins afin de régler cette situation des plus alarmantes avant les premiers gels de notre hiver impitoyable.

La population est profondément divisée sur ce sujet. D’un côté, on invoque la logique économique, la dépréciation des propriétés avoisinantes et les craintes quant à la sécurité publique en rapport avec le degré d’intoxication des sans-abris. De l’autre, on évoque la charité humaine, la volonté de réconciliation envers cette clientèle marginalisée, et le simple fait de l’austérité hivernale sur la population des sans-abris. Dialogue de sourds ? Mobilisation trop tardive ? Devra-t-on suspendre le processus de consultation et décréter unilatéralement, au-dessus des lois et règlementations, la promulgation d’une solution qui répondra à cette triste situation ?

Pour plus de 300 êtres humains, toute solution s’avèrera TRÈS BIENTÔT essentielle, sans retour. Il ne faut certes pas attendre que l’on empile les dépouilles gelées de sans-abris négligés dans un processus technocratique où s’expriment les intérêts individuels et les craintes/préjugés, au détriment des valeurs humanistes qui devraient inspirer tous les concitoyens de notre monde moderne et privilégié.

Si, comme le laissent entendre les conseillers réfractaires au refuge, le GTNO n’a pas partagé toutes les options étudiées pour répondre à la situation, il faut, en toute urgence, mettre toutes les cartes sur la table, pour que la discussion réponde aux besoins de la population marginalisée, et non aux mélimélos politiques, aux ambitions futures de tout un chacun.e. De quelque côté de la question que les intervenants soient. Et, une fois la question réglée, il faudra faire retour sur tout ce processus, et le moderniser, l’affiner à la réalité contemporaine afin d’éviter d’avoir à recourir à la promulgation de décret, une voie d’évitement peu démocratique, qui répond à un processus aussi peu démocratique où une seule opposition peut faire dérailler l’adoption d’une solution, quelle qu’elle soit, en réponse à n’importe quelle problématique. Il nous faut (ré)apprendre à vivre ensemble…