L’administration municipale de Yellowknife suggère une hausse d’impôt foncier de 13,44 % pour 2022. La décision finale revient toutefois au conseil municipal, qui entame les discussions ce lundi 22 novembre.
Thomas Ethier – IJL – Territoires
« La croissance de la population de Yellowknife s’est ralentie, mais la croissance de ses infrastructures, elle, se poursuit. » C’est en ces termes que l’administration évoque les dépenses à prévoir pour les années à venir. Soumis au conseil municipal le 8 novembre, le Budget préliminaire 2022 de Yellowknife, lourd de dépenses parfois nécessaires, propose une augmentation de 13,44 % de l’impôt foncier.
On prévoit que les dépenses devront s’élever à 122 millions $ en 2022. Un bond considérable, sachant que d’ici la fin de 2021, 91 millions $ devraient avoir été dépensés et qu’en 2020, première année de pandémie, la colonne des dépenses affichait 77 millions $. Cette hausse était toutefois attendue.
C’est en 2022 que pourrait officiellement débuter le chantier du centre aquatique de Yellowknife, auquel on compte consacrer environ 20 millions $ pour la prochaine année. Rien n’est toutefois confirmé, puisque les résidents devront d’abord approuver un emprunt d’environ 10 millions $ à Ottawa, dans le cadre du référendum qui sera tenu ce mardi 23 novembre.
L’administration estime que 42 millions $ devront être dépensés en 2022 pour la réalisation de projets d’infrastructures majeurs, dont certains sont incontournables, puisqu’ils répondent aux besoins essentiels de la population et au respect des cadres légaux. Le projet de remplacement des infrastructures d’aqueduc et d’égout, le projet d’asphaltage de la municipalité, ou, encore, la première étape de l’agrandissement de la caserne de pompiers font partie de la liste.
« Ne paniquez pas »
Le Budget 2022 de Yellowknife devrait être adopté le 13 décembre, après de longues heures de délibérations au conseil municipal. D’entrée de jeu, le conseiller Julian Morse a appelé les résidents à « ne pas paniquer » face à la hausse d’impôts proposée de 13,44 %. « Tout n’est encore qu’au stade de proposition, a-t-il rappelé. En six ans, je n’ai encore jamais vu le conseil s’approcher un tant soit peu des propositions de l’administration en matière de hausse d’impôt ».
Il n’est pas rare que la hausse d’impôt inscrite au budget préliminaire soit écartée par le conseil. Toutefois, la mairesse Rebecca Alty croit que les prochaines semaines seront ardues pour les conseillers municipaux, qui devront trouver un juste compromis pour minimiser la charge fiscale des résidents tout en s’assurant de combler les besoins et de répondre aux attentes.
« Les gens veulent toujours plus pour leur municipalité, et ça coute de l’argent, a-t-elle résumé. Il est difficile d’équilibrer toutes les demandes et de s’assurer que c’est financièrement abordable pour les résidents. Nous devons être certains que les services que nous offrons sont ceux que veulent les résidents de Yellowknife, et qu’ils seront prêts à payer pour ces services. »
L’an dernier, le conseil a voté pour une hausse des impôts fonciers de 2,5 %, une faible augmentation qui visait à épargner les résidents durement affectés par la pandémie. L’administration, qui proposait une hausse de plus de 11 %, a alors rappelé que d’imposants projets étaient à prévoir pour Yellowknife, et que les contribuables pourraient devoir, dans les années à venir, faire leur part de manière plus substantielle.
Centre aquatique : c’est l’heure du vote
Les résidents de Yellowknife ont jusqu’au mardi 23 novembre, pour se prononcer sur le sort du projet de centre aquatique de la municipalité.
Suivant le nouveau mode de vote postal adopté cet automne, les bulletins de vote ont été acheminés par la poste aux résidents, avec l’option de les retourner par la poste, en s’assurant qu’ils soient acheminés avant le jour du référendum. Les bulletins peuvent également être déposés en personne, le 23 novembre, au centre sportif Multiplex ou au centre Three of Peace, de 10 h à 19 h 30.
Dans le cadre de ce référendum, la municipalité demande la permission aux résidents d’emprunter environ 10 millions $ au gouvernement fédéral pour la réalisation du projet, présentement évalué à environ 68 millions $. Le gouvernement fédéral a jusqu’ici contribué à hauteur de 12,9 millions $ à son élaboration.
Si une majorité de résidents refuse de faire cet emprunt, le projet n’ira pas de l’avant. La municipalité devra alors voir à accroitre la longévité du centre aquatique Ruth Inch Memorial, dont les installations sont vieillissantes, et s’assurer que l’établissement respecte la nouvelle loi en matière d’accessibilité. Selon l’administration, la taille de la piscine ne suffirait plus à répondre à la demande, alors que plusieurs enfants seraient encore, à l’heure actuelle, sur la liste d’attente pour accéder à des cours.
Suivant un résultat favorable au référendum, le projet doit être adopté en seconde lecture en décembre par le conseil municipal, puis être approuvé par le ministère des Affaires municipales et communautaires. Le contrat devra être octroyé d’ici le 6 février, dernière étape avant la mise en chantier. Le nouveau centre aquatique pourrait ainsi ouvrir ses portes en février 2024.