Les frères de Johann Strauss II ont aussi contribué à l’enrichissement de la musique classique dans la période romantique, avec de belles compositions dans le genre de la valse viennoise. Ils contribuent également à l’expansion de la polka, le tout en allant à l’encontre du désir de leur père, Johann Strauss I, qui ne voulait pas que ses fils deviennent musiciens. Ils suivent malgré tout le sillon tracé par leur frère, Johann Strauss II, qui décidait, très tôt, de quitter ses études traditionnelles pour étudier l’écriture et les méthodes de composition de la musique classique.
C’est en 1853, alors Johann Strauss II souffre un épuisement mental qui l’oblige à se reposer plusieurs semaines, que son frère Josef Strauss est appelé à le remplacer comme chef de l’orchestre fondé par Strauss II. Cette nouvelle responsabilité l’oblige à quitter temporairement son travail d’ingénieur. C’est durant cette période qu’il compose sa première valse : Die Ersten und Letzten (Le premier et le dernier). Cette valse vient cimenter sa volonté d’assurer temporairement les rôles de chef d’orchestre et de compositeur.
Le succès de sa prestation et l’exaltation de diriger le rythme des instruments de l’orchestre se mêlent au charme d’écrire des sons, des mélodies et des harmonies sur des systèmes de portées musicales novateurs. Ces systèmes, en relation verticale, nécessitent d’interchanger les rythmes, les hauteurs et les nuances pour produire des arrangements sonores complexes et multidimensionnels de valses viennoises, de polkas et de quadrilles. Il décide alors de quitter son métier d’ingénieur, et devient directeur de l’orchestre des Strauss. Il compose ainsi près de 300 œuvres.
La force créatrice de Josef Strauss se manifeste aux yeux de tous et cristallise les styles folkloriques et poétiques de Vienne dans des polkas et valses viennoises. Ses polkas reflètent cet imaginaire dans des contextes sonores à mouvements rapides tels que La libellule, Sans soucis, Peine de cœur et La muse dansante. Ses valses sont des ensembles poétiques aux multiples couches. Elles se juxtaposent à la paire de compositions de son frère ainé Johann. Les plus représentatives sont Musique des sphères, Aquarelles, Transactions et Delirium. C’est en juillet 1870 que Josef décède à Vienne, après avoir connu le succès à Varsovie, ville de Pologne dans laquelle il présentait son concert.