le Vendredi 2 mai 2025
le Jeudi 24 mars 2022 14:58 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Éditorial

De l’importance des minorités

De l’importance des minorités
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La fin du mois de la francophonie approche. Le moment semble opportun pour revenir sur une notion englobant la langue française aux Territoires du Nord-Ouest.

Le français est, aux TNO, une langue minoritaire. En contexte minoritaire, pour parler plus précisément. Alors que de nombreux parallèles pourraient être dressés entre la situation du français aux TNO (et globalement au Canada) et d’autres combats, y ralliant des causes plus ou moins similaires, plus ou moins éloignées, il semble ici plus pertinent de s’intéresser à l’importance symbolique et pratique de la notion même de minorité.

Pas n’importe quelle minorité, d’ailleurs : une minorité active !

Une minorité active, très simplement, se caractérise par l’influence sociale qui résulte des actions d’un groupe ne faisant pas partie d’une majorité. Regroupement, engagement, lutte, et représentation font partie de son quotidien. Dans le cas des TNO, cela représente un peu plus d’un millier de personnes. Plusieurs centaines de gens engagés dans la même lutte, car, faire partie d’une minorité, c’est à mi-chemin entre l’identité imposée et l’identité revendiquée.

L’une découle d’une attribution extérieure, l’autre d’un choix en apposition avec la première.

L’inclusion de la minorité active est également – étrangement peut-être – un aspect notable de la démocratie. C’est bien simple, toute structure sociale se réclamant démocratique – et donc du peuple, par le peuple, pour le peuple, dans sa définition la plus basique – se doit d’inclure la voix de celles et ceux qui ne font pas partie de la majorité.

Comme une affordance sociale, la présence même de groupes minoritaires – à combien plus forte raison d’une minorité active – ouvre la porte sur une perception plus large de la société ; où celles et ceux qui la constituent majoritairement sont influencés, affectés par ses composantes minoritaires.

Car, bien que faible en nombre, la minorité possède une force de refus d’un consensus de la majorité l’excluant, ainsi qu’un pouvoir de prise de parole, un pouvoir d’expression, offrant la possibilité d’inclusion dans ce consensus. Tout cela lui donne alors un poids non négligeable au groupe minoritaire.