le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 4 novembre 2022 18:50 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Francophonie

Main-d’œuvre : Le CDÉTNO part recruter en France et au Maroc

Main-d’œuvre : Le CDÉTNO part recruter en France et au Maroc
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Le Réseau de l’immigration francophone des TNO se joint cette année à la délégation de recruteurs, avec comme mission spéciale de promouvoir la qualité de vie ténoise aux chercheurs d’emploi du monde entier.

Thomas Ethier – IJL
Réseau.Presse – L’Aquilon

Alors que la pénurie de main-d’œuvre bat son plein, de nombreuses organisations des TNO ont confié cette année leurs offres d’emploi à la délégation du Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO), qui s’envole cet automne à Paris et à Rabat pour rencontrer les candidats du programme Destination Canada Forum Mobilité.

Le CDÉTNO en est à sa 16e participation au programme de recrutement canadien, qui rassemblera cette année huit territoires et provinces. Or, pour une toute première fois, la délégation accueille une représentante du Réseau en immigration francophone des TNO (RIFTNO), qui aura le mandat de promouvoir la qualité de vie des Territoires du Nord-Ouest, et sa communauté francophone.

Cette nouvelle initiative s’inscrit dans un projet pilote de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) du Canada, déployé à travers le pays dans le but d’appuyer la croissance de la francophonie hors Québec.

« Notre objectif, en plus du volet de recrutement, sera de promouvoir la vie en français aux TNO, la nature, l’aventure, mais également la communauté francophone et toutes ses richesses, résume la coordonnatrice au RIFTNO, Abby Sheyloux. Pour cette première expérience, nous voudrons tisser le plus de liens possible avec les candidats, prendre des notes et apprendre pour les prochaines années ».

« Nous voulons démontrer aux candidats qu’il n’y a pas qu’au Québec où l’on peut travailler et vivre en français, ajoute Ghyslain Letourneau, agent en immigration, recrutement et employabilité au CDÉTNO, lui-même originaire de France. Les personnes qui ont soif d’aventure, celles qui veulent explorer d’excellentes perspectives de carrière ou même fonder une entreprise, peuvent s’installer ici. »


Besoin criant de main-d’œuvre


L’équipe porte cette année de grandes attentes, avec 16 offres d’emplois à promouvoir, soit le double de ce qui lui a été confié l’an dernier. Tous les employeurs des TNO – qu’ils soient francophones, bilingues ou même anglophones – peuvent inscrire leurs offres d’emploi au projet. Les candidats étrangers doivent pour leur part s’exprimer en français pour être admis.

« La Santé et l’Éducation sont bien sûr des secteurs qui subissent une forte pénurie, souligne M. Letourneau, mais, aux TNO, presque tous les secteurs d’emploi sont en état d’urgence. Les offres d’emplois qu’on nous a confiées couvrent tous les domaines d’emploi. Nous retrouvons des postes de serveur aux tables, de responsable de la coordination, et même un poste de directeur dans une clinique de Hay River. »

Cette mission de cinq jours en France et au Maroc sera suivie d’un volet virtuel de trois jours auxquels sont conviés les candidats francophones du monde entier. « Ces dernières années, des personnes de Colombie, du Brésil, d’Haïti, et même de l’Afrique Subsaharienne et de l’Asie ont pris part au volet virtuel du programme. Toute personne dans le monde qui est francophone ou bilingue est invitée à participer à cet évènement en ligne », souligne Ghyslain Letourneau.


Une main-d’œuvre convoitée

En pleine émergence, l’option de recruter la main-d’œuvre à l’étranger, avant même leur arrivée au pays, serait une avenue de plus en plus explorée par les employeurs du territoire. En entrevue avec Média ténois en avril 2022, le présent du CDÉTNO, Francois Afane, a souligné la grande difficulté de recruter de nouveaux arrivants déjà installés au Canada.

« L’une des particularités du territoire, c’est que nous sommes une destination de deuxième et troisième immigration. Si les employeurs d’ici ne font qu’attendre la main-d’œuvre immigrante, ils seront les derniers servis au pays », explique-t-il.

« Beaucoup d’entreprises qui avant étaient réticentes à recruter des travailleurs étrangers se tournent aujourd’hui vers l’immigration. Les employeurs sont beaucoup plus ouverts aujourd’hui à considérer faire venir la main-d’œuvre immigrante qualifiée dans des domaines spécifiques », ajoute M. Afane.

Le voyage de recrutement annuel du CDÉTNO – financé par le gouvernement des TNO – permettrait depuis quelques années d’attirer environ cinq nouveaux candidats par année, en moyenne, aux Territoires du Nord-Ouest. « Nous essaierons, comme à l’habitude, d’égaler ou de dépasser cet objectif », indique-t-il, pour parler des objectifs de cette nouvelle édition.

Au-delà du programme Destination Canada Forum Mobilité, la bureaucratique associée au processus d’embauche à l’étranger rendrait la tâche longue et complexe, voire impossible pour plusieurs employeurs. Sur ce plan, la francophonie part avec une longueur d’avance, grâce au programme Mobilité francophone, qui épargne notamment aux recrues certaines des étapes administratives normalement associées à l’obtention d’un permis de travail.