8 avril 2022

C’est chose faite : les représentants des peuples autochtones du Canada ont établi un premier contact avec le pape, au Vatican, et ont exigé des excuses pour le rôle de l’Église catholique dans les violences spirituelles, émotionnelles, physiques et sexuelles subies dans les pensionnats du pays.

D’après Thomas Ethier

Le 31 mars 2022 restera gravé dans l’histoire comme le jour du premier contact entre les peuples autochtones du Canada et le chef de l’Église Catholique. Au terme de la rencontre, le leadeur de la délégation et chef national déné, Gerald Antoine, s’est inspiré de l’œuvre de Michel-Ange, peinte au 14e siècle sur le plafond de la chapelle Sixtine, pour illustrer l’évènement en utilisant ses deux doigts.

Désignant d’abord le doigt de Dieu, le chef évoque le discours imposé aux victimes jusqu’à maintenant. « Cet autre doigt, c’est notre voix. Nous vous confions que nous sommes toujours ici malgré toutes les choses que nous avons subies. Nous n’avons jamais abandonné », a-t-il résumé en conférence de presse suivant cette première rencontre avec le pape. Une rencontre publique a eu lieu le 1er avril, en présence de dizaines de survivants des pensionnats, de dirigeants, de gardiens du savoir et de jeunes autochtones, qui ont pris part au voyage avec la délégation.

Le Saint-Père s’est engagé à venir présenter ses excuses au Canada en 2022, devant les victimes des pensionnats. Bien que plusieurs étapes restent à franchir vers la réconciliation, le chef Antoine parle de sa récente rencontre comme d’un moment décisif. « La reconnaissance d’un génocide et les excuses offertes aujourd’hui par le pape François représentent un geste significatif et une étape historique vers une réponse aux requêtes des anciens élèves des pensionnats indiens », a-t-il déclaré.

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