le Mardi 24 juin 2025
le Jeudi 9 mars 2023 15:31 Divers

Expressions francophones – partie 11

Expressions francophones – partie 11
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Le joli cadeau des vikings

Tandis que certains Vikings sont repartis en Scandinavie, d’autres se sont adaptés au climat serein de la Francie. Installés majoritairement sur les bords de Seine, à Rouen, Évreux ou encore Lisieux, ils vont fonder « le pays des hommes du Nord », la Normandie d’aujourd’hui.

Et, trois générations plus tard, il ne restera rien de leurs coutumes religieuses et peu de choses de leur langue… à l’exception des mots du domaine maritime, tels qu’abordage, carlingue, girouette, harpon, mât, flotter, tanguer, vague, crabe ou encore homard, qui rappellent leur passé de marin victorieux.

Leur plus beau don, c’est l’adjectif « joli » ! Il vient de Jol, fête païenne scandinave qui célébrait le solstice d’hiver. Notre Noël à nous, avant de célébrer la naissance de Jésus, était d’ailleurs une fête celte qui marquait le même événement et que l’on nommait Noio Helle qui signifiait « nouvelle clarté ».

 

Un pas en avant, deux pas en arrière

Au Xème siècle, la langue de Francie semble évoluer, stagner et régresser à la fois. Elle se répand uniformément puis se provincialise. La naissance du système féodal donne du pouvoir aux comtes et aux évêques qui règnent sur de petits domaines tout en ayant prêté allégeance à un suzerain lointain. Les paysans sont asservis à un seigneur local dont le château devient le principal centre judiciaire, militaire et administratif. Tout autour se regroupent les chaumières qui forment le village, on dit le païs. On est du même païs quand on habite à moins de dix kilomètres à la ronde les uns des autres. Au-delà, c’est l’inconnu.

Ce morcellement entraîne un cloisonnement des territoires qui restreint la circulation et limite les échanges ce qui n’est pas un atout pour voir le langage évoluer de manière uniforme et centralisée.

Le royaume de Francie est coupé en trois parties. Au Nord, on parle la langue d’oïl ; au Sud, on pratique la langue d’oc et, dans une petite subdivision entre Lyon et Genève, on s’exprime en franco-provençal. Et chaque langue est divisée en de nouveaux dialectes distincts, tous issus du roman, qui progressent indépendamment les uns des autres, entraînant de fortes différences entre eux.

À la fin du siècle, la dynastie des Carolingiens s’apprête à quitter la scène. Le roi Louis V est mort, à vingt ans, d’une chute à cheval, après avoir seulement régné quatorze mois. Il aura été le dernier souverain des Francs à parler tudesque. Et, à l’assemblée de la haute noblesse réunie à Senlis le 1er juin 987, Adalbéron, archevêque de Reims, a plaidé avec fougue pour l’élection d’Hugues Capet à la royauté. Il fût donc élu par acclamation. À l’inverse de tous ses prédécesseurs, il ne parle pas le tudesque mais pratique le dialecte d’Île-de-France.

Pourtant, de nouveaux venus vont bientôt prendre une importance fondamentale pour la langue française : les Anglais !

 

Tirer son épingle du jeu

Origine : France

Date : XVIème siècle

Signification : se dégager adroitement d’une situation délicate

Cette expression fait référence à un jeu en particulier auquel s’adonnaient les jeunes filles au XVème siècle. Elles faisaient rebondir une balle sur un mur qui retombait sur un cercle tracé au sol dans lequel chaque joueuse avait pris soin de déposer des épingles et le but était de faire sortir toutes les épingles du cercle, mais surtout la sienne !

Et puis, il ne faut pas oublier les connotations érotiques de cette époque où l’« épingle » désignait le pénis (on disait aux filles de se méfier de la « piqûre d’épingle »).

Alors, en l’absence de moyen de contraception, il était important pour un homme en action de « retirer son épingle du jeu ». 

 

Jeux de mains, jeux de vilains

Origine : France

Date : XVIIème siècle

Signification : les jeux de main finissent toujours mal

De nos jours, « vilain » est un adjectif qui désigne quelqu’un qui se conduit mal mais, au Moyen-Âge, les « vilains » étaient les paysans.

Chez eux, les jeux de mains étaient des jeux où l’on échangeait des coups légers, par plaisanterie, et qui pouvaient aisément dégénérer. De plus, alors que les gens de la haute société réglaient leurs querelles à l’arme blanche, ces gens considérés de basse condition, eux, utilisaient surtout leurs mains (et leurs poings) lorsqu’une altercation démarrait.

Les jeux de mains étaient donc obligatoirement des activités réservées aux vilains.

 

Le jeu n’en vaut pas la chandelle

Origine : France

Date : XVIème siècle

Signification : cela n’en vaut pas la peine

À cette époque, l’électricité n’existait pas encore et ceux qui s’adonnaient aux jeux de cartes et les heux de dés devaient s’éclairer à la chandelle, considérée comme un objet de luxe.

Il était d’ailleurs d’usage, dans les endroits modestes, que les participants laissent de l’argent en partant pour dédommager du coût de cet éclairage. On jouait bien sûr pour emporter les mises et, lorsque les gains étaient faibles, ils ne couvraient même pas le prix de… la chandelle !