Les citoyens devront prendre leur mal en patience cet été : il sera plus difficile d’obtenir un rendez-vous médical à la clinique.

Le manque de personnel dans le système de santé aura des répercussions sur les services offerts cet été dans les cliniques de soins primaires à Yellowknife, a annoncé l’Administration des services de santé et des services sociaux des TNO (ASTNO).

L’ASTNO a avisé les Ténois, dans un communiqué émis le 19 juin, que les personnes en quête d’un rendez-vous médical « pourraient avoir à patienter davantage qu’à l’habitude » et avoir du mal à « consulter le fournisseur de soins de leur choix ». L’ASTNO prévoit que ce contexte perdure tout l’été, « car les effectifs restent faibles ». Cette situation affecte le Centre de soins primaires de Yellowknife et la Clinique de santé communautaire Frame Lake.

Les individus en quête d’un rendez-vous médical « pourraient avoir à patienter davantage qu’à l’habitude » cet été. (Photo : Cristiano Pereira)

Le problème est « moins lié aux postes vacants qu’à la difficulté de trouver des remplaçants lorsque le personnel n’est pas en mesure de travailler en raison de divers types de congés », précise le gestionnaire des communications de l’ASTNO, David Maguire, en réponse aux questions de Médias ténois. Il explique qu’il est difficile de combler les quarts de travail lors des vacances ou des congés de maladie ou parentaux, par exemple.

Plusieurs facteurs ont contribué à ce que leur capacité de réserve pour couvrir ces absences soit insuffisante, selon le porte-parole.

D’abord, l’environnement de recrutement est « difficile », déclare-t-il. « Avant la pandémie, le recrutement de personnel occasionnel ou suppléant était plus régulier, et nous étions également en mesure d’attirer davantage de candidats pour des postes permanents à temps plein, précise David Maguire. Dans un environnement postpandémique, nous avons rencontré des difficultés de recrutement et de fidélisation, à l’instar des systèmes de santé de tout le pays. »

David Maguire note aussi une « concurrence accrue » pour embaucher des gens à court terme sur le marché du travail à Yellowknife. Or, leur système dépend souvent du personnel à court terme pour couvrir les absences de celui à temps plein.

L’ASTNO s’efforce également de ne pas annuler les congés de ses employés, note-t-il, ce qui minerait le moral de ces derniers et pourrait les inciter à chercher d’autres emplois.

En soi, le problème n’est pas lié à la saison estivale et aux vacances qui viennent avec celle-ci, bien qu’il ait « toujours été plus difficile de recruter du personnel temporaire pendant cette période », admet le porte-parole.

L’ASTNO demande par ailleurs aux citoyens d’annuler leurs rendez-vous s’ils ne peuvent pas se présenter. En moyenne, plus d’un rendez-vous sur dix n’est pas honoré, ce qui n’aide en rien la situation.

Dans son communiqué, l’ASTNO écrit « comprendre » que la réduction du nombre de rendez-vous « peut entrainer un sentiment de frustration » et que l’« augmentation récente de la frustration et de l’agressivité verbales » envers les employés de première ligne a un « impact significatif » sur leur « capacité à recruter et à retenir un personnel qualifié pour servir le public ».

Questionné à savoir comment était évalué l’impact de ces comportements et si quelqu’un avait déjà démissionné pour ces raisons, David Maguire a répondu : « Le fait que des membres du personnel n’aient pas démissionné pour cette raison n’est pas ce que nous cherchons à mettre en évidence. Un comportement ou un langage abusif n’est acceptable sur aucun lieu de travail et les membres du personnel ont soulevé cet enjeu. Nous demandons au public d’être bienveillant alors que nous faisons de notre mieux pour le servir avec des ressources limitées. »

L’un des impacts de ces ressources limitées : le Service de laboratoire du Centre de soins primaires de Yellowknife aura été fermé du 19 au 30 juin 2023. Les patients devant avoir accès à ce type de services ont dû se rabattre sur celui de l’Hôpital territorial Stanton.