Le rapport final de la Stratégie sur l’immigration des Territoires du Nord-Ouest 2017 à 2022, dirigé par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO), met en évidence des améliorations significatives dans le domaine de l’immigration aux TNO.
La Stratégie, qui se divise en cinq buts, huit objectifs et 18 mesures, soutient une perspective à long terme : la constitution d’une main-d’œuvre qualifiée et la diversification de l’économie.
Durant toute la période, 363 demandes ont été approuvées, tandis qu’« un peu plus de 4,5 millions de dollars ont été investis par des ressortissants étrangers », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Fonctionnement
La Stratégie repose sur le Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest (PCTNO), qui est l’unique programme d’immigration du GTNO. Comme le souligne le rapport technique, il est « un moyen pour les TNO d’aider les ressortissants étrangers ayant les compétences, la formation et l’expérience nécessaires pour contribuer à l’économie et souhaitant s’installer définitivement dans le territoire à obtenir la résidence permanente ».
Trois volets composent le PCTNO : le volet Employeur, qui soutient le recrutement et la rétention des candidats qualifiés ; le volet Entrepreneur, qui cible les ressortissants étrangers prêts à fonder une entreprise, ou à acquérir ou investir dans une entreprise ténoise existante ; et, depuis septembre 2022, le volet Francophone, qui aide les employeurs à embaucher des ressortissants étrangers éligibles parlant le français et l’anglais pour des postes non pourvus localement.
Ainsi, l’objectif du PCTNO est de répondre aux déficits de main-d’œuvre et aux nécessités d’investissement des entreprises au sein des Territoires du Nord-Ouest.
Du plomb dans l’aile
En dépit des résultats plus qu’encourageants de la Stratégie, l’immigration francophone peine à décoller. Parmi les 363 candidatures approuvées entre 2017 et 2022, 16 seulement appartiennent à des immigrants francophones. De plus, le gouvernement, qui s’était fixé comme objectif de faire augmenter le nombre de demandes de candidats francophones approuvées de 5 % annuellement jusqu’en 2022, n’a pas atteint sa cible.
Cet échec peut s’expliquer par diverses raisons. D’abord, l’attrait des Territoires du Nord-Ouest, qui rivalisent avec d’autres provinces mieux reconnues à l’international, comme le Québec, première destination des immigrés francophones. « Les ressortissants étrangers ne sont pas suffisamment conscients des opportunités et de la qualité de vie qu’offre le nord du Canada », indique dans un courriel Briony Grabke, gestionnaire des relations publiques et des communications du GNTO. Axée sur la demande, la nature du PCTNO joue également un rôle : les candidats sont des employeurs qui utilisent le programme afin de faciliter l’obtention de la résidence permanente aux ressortissants étrangers lorsqu’aucun citoyen canadien ou résident permanent n’est disponible pour le poste. « Le programme des candidats reflète les besoins du marché du travail aux TNO, ce qui indique probablement qu’il y a un besoin modeste de travailleurs étrangers francophones aux TNO », continue Briony Grabke.
Toutefois, le gouvernement territorial reste optimiste. Même si les demandes provenant de candidats francophones sont peu nombreuses et que la cible n’a pas été atteinte, une augmentation des candidatures a été enregistrée durant la période 2017-2022. Les efforts seront redoublés afin d’encourager l’immigration francophone aux TNO, notamment avec des améliorations du volet Francophone. Des discussions qui visent à prolonger de deux ans la stratégie d’immigration portant sur une série de sujets, notamment sur les moyens de soutenir et de mesurer l’amélioration des résultats de l’immigration francophone, devraient aussi voir le jour. Enfin, en collaborant avec des organisations communautaires francophones telles que le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), la Fédération franco-ténoise et le Collège nordique francophone, le GTNO continuera à promouvoir les TNO auprès des ressortissants étrangers francophones.
