Bien que les orchestres aient leurs origines dans les théâtres de la Grèce antique, avec un directeur qui indiquait aux instrumentistes les tempos d’entrée et de sortie tout en coordonnant les intensités sonores des voix et des instruments des choristes, des instrumentistes et des acteurs, ce n’est qu’à l’époque baroque qu’ils ont véritablement intégré l’histoire de la musique classique. L’opéra émerge concrètement avec des œuvres telles que La Dafne de Jacopo Peri, suivi par L’Orfeo de Claude Monteverdi, qui sont construites sur les principes musicaux proposés par la Camerata florentine pour coordonner les intensités sonores et rendre audibles les lettres chantées. Les orchestres acquièrent alors un rôle important dans la musique classique.
Leur importance grandit encore avec l’émergence des ballets, où l’orchestre devient une force musicale exigeant l’exécution des différentes familles d’instruments pour représenter les messages visuels générés par les mouvements et gestes des danseurs, ainsi que pour émouvoir l’audience. Dans ce contexte, c’est souvent le compositeur ou un instrumentiste, claveciniste ou violoniste, qui dirigeait les entrées et sorties des mélodies et harmonies.
Un des chefs d’orchestre marquant de cette période est Jean-Baptiste Lully, né en 1652 à Florence, ville d’origine de Catherine de Médicis qui a posé les fondements du ballet en France.
À quatorze ans, Lully entre au service de la duchesse de Montpensier, puis, en 1652, il est engagé par le Roi Soleil pour diriger la Grande Bande des Violons du Roi, l’orchestre privé du roi qui l’accompagne lors de divers évènements sociaux et privés.
Jean Baptiste Lully a donc le rôle de chef d’orchestre. Ce dernier utilise un bâton de direction brillant et lourd, dont les origines peuvent être associées au bâton cantoral des chantres religieux catholiques et juifs. Avec ce bâton, il marque d’une main le rythme, les entrées et les sorties des instruments, tandis qu’avec son autre main, il indique les nuances mélodiques et harmoniques selon les moments où l’orchestre doit accélérer ou des ralentir en cadence.
Il meurt d’une gangrène au pied, accidentellement provoquée par le bâton de direction lorsqu’il dirigeait l’orchestre.