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le Vendredi 27 mars 2020 23:31 | mis à jour le 21 mars 2025 15:42 Actualités

L’état d’urgence décrété aux TNO

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L’état d’urgence décrété aux TNO
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Deux semaines après la déclaration d’état d’urgence sanitaire, cette nouvelle mesure décrite comme proactive n’aurait, pour l’instant, aucune répercussion immédiate sur les résidents.

La première ministre, Caroline Cochrane, et le directeur de la santé publique des TNO, Ivan Russel, se sont entretenus avec les médias par vidéoconférence. (Photo: capture d’écran)

Face à l’aggravation de la situation dans le Sud, la ministre des Affaires municipales et communautaires Paulie Chinna déclare l’état d’urgence sur l’ensemble des TNO. Cette décision s’appuie sur les recommandations du directeur de la sécurité publique, Ivan Russel.

Il s’agit de la toute première fois que cette disposition spéciale de la loi est appliquée aux Territoires du Nord-Ouest.

Un état d’urgence sanitaire avait déjà été décrété deux semaines plus tôt, octroyant des pouvoirs spéciaux à l’administratrice en chef de la santé publique. Il s’agit cette fois d’un état d’urgence tout court qui procure des pouvoirs exécutifs au directeur de la sécurité publique.

Mesures préventives

À l’heure actuelle, on déclare dans un communiqué de presse que « cette décision n’indique pas un important changement de circonstances ni un risque accru pour la population des Territoires du Nord-Ouest. » Cette mesure viserait essentiellement à « soutenir les efforts déployés pour protéger la santé publique aux Territoires du Nord-Ouest ».

Concrètement, l’état d’urgence permettra au directeur de la sécurité public de prendre des mesures pour assurer aux résidents l’accès aux services essentiels. Comme ce dernier la expliqué le vendredi 27 mars en conférence de presse, on pourrait par exemple assurer le transport de professionnels de la santé pour répondre à un éventuel enjeu, et réquisitionner des commerces ou des professionnels pour les forcer à appuyer l’effort contre la COVID-19.

La sécurité publique a également désormais un pouvoir de fixation des prix et de rationnement sur les produits essentiels comme la nourriture, pour en assurer l’accès à l’ensemble de la population. Or, M. Russel a souligné que les marchés d’alimentation du territoire offrent volontairement leur entière collaboration depuis le début de la crise.

Pas de restrictions supplémentaires

Pour l’instant, ces mesures n’impliquent aucune ordonnance additionnelle à la population. Les directives d’éloignement social sont toujours au stade de recommandation, mais pourraient être rendues obligatoires et mises en applications par les autorités si nécessaire.

« Pour l’instant, on se fie au public. Mais s’il y avait une éclosion de cas, on pourrait imposer ces mesures si l’administratrice en chef de la santé publique détermine que le risque est devenu trop élevé », a affirmé la première ministre Caroline Cochrane en conférence de presse.

Les directives et pénalités entourant les obligations d’isolement de 14 jours après l’entrée dans les territoires, de faire son confinement dans l’un des quatre centres régionaux (Yellowknife, Hay River, Fort Smith ou Inuvik) et de fournir un plan d’isolement demeurent les mêmes.

On confirme que, si des enquêtes ont bel et bien été menées, aucune jusqu’à présent n’a mené à des accusations. On appelle les résidents à rapporter à l’administration de la santé publique toute violation des règles d’isolement dont ils auraient été témoins.

Les mesures de contrôle des frontières ont également été appliquées au cours de la semaine, en dehors de l’état d’urgence décrété aujourd’hui. Des personnes ont reçu le titre d’agents de la paix spécialement pour faire respecter les ordres aux frontières des TNO.

Toute personne désignée comme agent de la paix peut se faire confier le mandat de faire appliquer les ordres.

En date du 27 mars, on ne dénombrait toujours qu’un seul cas (léger) de COVID-19 aux TNO; 607 tests de dépistage avaient été effectuées dont 307 en attente de résultats.