Borealis Development dénonce le manque de soutien de l’ancien gouvernement alors qu’il transforme l’iconique immeuble Bellanca de Yellowknife en appartements locatifs.
Cristiano Pereira
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Les constructeurs de Borealis Development Inc. ont vivement critiqué l’ancien gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, l’accusant de manquer de volonté pour soutenir les initiatives de logement abordable. Lors d’un breffage public à l’Assemblée législative vendredi dernier devant le Comité permanent sur le développement social, Afzal Suri, cofondateur de Borealis, a décrit comment l’inaction du gouvernement a contraint l’entreprise à modifier sa vision pour l’immeuble Bellanca, un bâtiment emblématique et longtemps vacant du centre-ville de Yellowknife, autrefois occupé par des bureaux fédéraux.

Acheté pour 1,4 million $ en 2022, l’immeuble Bellanca est en cours de transformation
en 72 unités résidentielles, (Photo : Cristiano Pereira)
Acheté pour 1,4 million $ en 2022, l’immeuble Bellanca est en cours de transformation en 72 unités résidentielles : 36 appartements d’une chambre et 36 appartements de deux chambres. Alors que le projet devrait être achevé d’ici février 2025, Suri a révélé que l’entreprise avait initialement prévu de consacrer l’intégralité des logements à des loyers abordables, mais que cet objectif s’est avéré impossible en raison de l’absence d’incitatifs gouvernementaux.
L’absence de soutien, a-t-il expliqué, a forcé Borealis à adopter une approche axée sur le marché, tout en envisageant d’intégrer un certain nombre de logements abordables une fois le projet terminé.
M. Suri n’a pas hésité à évoquer des obstacles précis. Il a accusé l’ancienne ministre du Logement, Paulie Chinna, de refuser de le rencontrer, même lorsque Borealis cherchait à répondre à la crise du logement dans le territoire.
Équilibrer rentabilité et accessibilité
La rénovation de l’immeuble Bellanca représente un défi considérable. Glenn Tuchwisky, directeur des travaux chez Borealis, a souligné les difficultés logistiques liées à la mise à niveau d’une structure vieille de plusieurs décennies pour répondre aux normes modernes de sécurité et de durabilité. Malgré ces obstacles, le projet reste dans les délais et le budget prévus, un exploit que Tuchwisky attribue à une planification rigoureuse et à l’expertise de l’équipe de construction.
Le cofondateur de Borealis a insisté sur l’importance d’équilibrer rentabilité et accessibilité.
Lors de l’exposé, George Nerysoo, député de Mackenzie Delta, a demandé si Borealis avait tenté de rencontrer la nouvelle ministre du Logement, Lucy Kuptana. M. Suri a expliqué que le projet était déjà en phase d’exécution et ne nécessitait pas de nouvelles interventions gouvernementales.
Afzal Suri a appelé à une collaboration plus étroite entre les gouvernements et les promoteurs privés pour relever les défis du logement dans le Nord. « Si on pouvait créer un partenariat public-privé, cela aiderait considérablement à améliorer le logement », a-t-il déclaré au comité. Selon lui, de tels partenariats permettraient aux promoteurs d’investir dans le logement abordable en toute confiance financière, tout en garantissant que les projets soient terminés dans les délais et budgets impartis.
Tuchwisky a ajouté que des délais d’approbation plus courts et des processus simplifiés pourraient également faciliter le développement du logement.
Les membres du comité ont interrogé Borealis sur ses efforts pour établir des partenariats avec des gouvernements autochtones ou des institutions comme le Collège Aurora. M. Suri a reconnu que Borealis avait initialement contacté certaines organisations, mais ces efforts n’ont pas abouti.
Suri reste cependant ouvert à de futures opportunités, à condition qu’elles soient accompagnées de directives claires et d’une compréhension mutuelle. « C’est une opportunité », a-t-il ajouté. « Nous explorerions toutes les opportunités disponibles, tant qu’elles sont réalisables. »
Le comité a également discuté de la crise du logement abordable dans le Nord, où les couts continuent de grimper. La députée Jane Weyallon Armstrong a souligné qu’un loyer pour une maison de trois chambres à Yellowknife peut dépasser les 3 000 $ par mois.
Suri a critiqué les critères actuels pour définir l’accessibilité, citant l’estimation de 1 750 $ pour un appartement d’une chambre par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) comme irréaliste. « Si c’est le tarif du marché pour une chambre, c’est extrêmement inabordable pour une personne seule ou un couple », a-t-il affirmé, ajoutant qu’une collecte de données plus précise est nécessaire pour répondre au problème.