Le conseil municipal étudie un financement à faible taux pour aider les propriétaires à alléger leurs couts de chauffage.

Cristiano Pereira

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon

Le conseil municipal de Yellowknife a examiné ce lundi 28 octobre une proposition de programme de financement des rénovations énergétiques pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. La consultante Lauren McNutt, de Dunsky Energy and Climate Advisors, a présenté ce programme comme une manière pour les propriétaires locaux d’accéder à des prêts à faible taux d’intérêt pour moderniser leurs maisons avec des technologies économes en énergie. L’initiative, qui cible principalement les maisons unifamiliales, s’inscrit dans le plan d’action énergétique communautaire de Yellowknife, visant une réduction de 30 % des gaz à effet de serre d’ici 2025. 

« Près de 70 % de la consommation d’énergie de la communauté provient du chauffage des bâtiments, en particulier des maisons anciennes, a expliqué McNutt au conseil. Étant donné les conditions subarctiques de Yellowknife, cela offre une opportunité considérable d’économies d’énergie et de réduction des émissions ». 

Au cœur du programme se trouve le modèle de financement par contribution municipale d’améliorations, qui permet aux municipalités d’offrir des prêts pour des améliorations résidentielles. La démarche permettrait aux propriétaires de financer des rénovations et de rembourser le prêt par leurs taxes foncières, offrant ainsi des options flexibles à faibles taux d’intérêt et adaptées aux besoins spécifiques de Yellowknife. « Traditionnellement, ces contributions municipales d’améliorations étaient utilisées pour des projets d’infrastructures communautaires, mais nous adaptons ce modèle aux maisons individuelles pour le rendre beaucoup plus accessible », a expliqué McNutt. « Cela permet aux propriétaires d’entreprendre des rénovations sans le fardeau financier initial, ce qui est crucial dans une communauté nordique comme Yellowknife. »

Crédit : Cristiano Pereira

Un projet de longue haleine

L’initiative a été initialement proposée en 2021, mais sa conception finale a été retardée par des défis locaux, tels que la grève municipale et les évacuations liées aux feux de forêt. 

Selon McNutt, l’ancienneté des maisons et leur dépendance au mazout créent une forte demande pour des rénovations énergétiques. De plus, la capacité limitée des industries locales signifie qu’il y a relativement peu d’entrepreneurs spécialisés dans les installations d’efficacité énergétique. 

« Il n’y a qu’une poignée de conseillers en énergie pour tout le territoire, ce qui entraine de longs délais pour les évaluations essentielles, a-t-elle souligné. Notre programme répond à ces défis en incluant un service de “conciergerie énergétique” pour aider les propriétaires à naviguer dans le processus de rénovation. »

Le programme aborde également les obstacles financiers pour les ménages, y compris ceux à revenu moyen, qui pourraient trouver les projets de rénovation inabordables. Les économies projetées grâce aux rénovations sont significatives, bien qu’elles varient selon les besoins individuels des foyers. 

Selon les estimations, une maison unifamiliale chauffée au mazout pourrait réaliser des économies de 3 000 à 5 100 $ par an, en fonction des mesures adoptées. Les maisons mobiles, généralement moins écoénergétiques, pourraient économiser entre 1 600 et 3 200 $ par an. 

« Les propriétaires sont particulièrement intéressés par ces économies, compte tenu des couts élevés des services publics et du mazout à Yellowknife », a déclaré McNutt. « Bien que la réduction des gaz à effet de serre soit un objectif principal, nous savons que l’abordabilité est un facteur déterminant pour de nombreux foyers. » 

Avoir des attentes réalistes

Bien que le programme présente des avantages clairs pour Yellowknife en matière d’économies d’énergie et de réduction des gaz à effet de serre, les membres du conseil ont soulevé des questions sur la faisabilité administrative. Alors que la ville envisage de s’engager dans ce programme, équilibrer des ressources limitées avec le besoin de soutien complet reste une préoccupation majeure. 

« La ville dispose de ressources et de capacités de personnel limitées », a noté McNutt, « nous avons donc intégré des stratégies pour réduire la charge administrative et envisager des partenariats externes pour certains services ». 

McNutt a souligné que la situation subarctique de Yellowknife rend ce programme unique : « La situation de Yellowknife apporte des défis et des opportunités distinctifs. En créant un programme qui répond aux objectifs climatiques et d’abordabilité, Yellowknife pourrait servir d’exemple pour d’autres municipalités nordiques. »

Le conseil devrait réexaminer la proposition le 12 novembre prochain, avec plus de détails sur la logistique et les partenariats du programme.