Bleuetiers, camérisier, airelliers, et autres pommetiers, 300 arbres et arbustes fruitiers ont été plantés cet été à Fort Smith dans le cadre d’un projet de l’Institut de recherche du Collège Aurora et de nombreux partenaires visant l’autonomie alimentaire.
Le Boreal Berry Patch Collective ratisse tant du côté autochtone – Salt River, Conseil des Métis de Fort Smith – que dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du municipal et du territorial.

« C’est vraiment cool, s’enthousiasme » Sarah Rosolen, gestionnaire au Centre de recherche d’Esclave Sud de l’Institut de recherche du Collège Aurora. « Il y a beaucoup d’expertise ici et les gens sont volontaires pour aider. Ils dirigent des ateliers, on a développé une page Facebook où les gens échangent sur ce qu’ils font pousser. »
Autonomie et santé
Parallèlement à ce savoir, il y a une ignorance certaine sur l’agriculture, mais qui ne demande qu’à être comblée. « Les gens sont excités et intéressés, souligne Mme Rosolen, parce que faire un jardin est une chose fondamentale qui a été perdue dans la société. Nous constatons beaucoup d’intérêt à juste commencer à apprendre. »

Elle rappelle les bénéfices du jardinage pour l’autonomie, mais aussi pour la santé mentale. « Les gens se sentent bien quand ils plantent leurs propres choses et quand ils les récoltent », dit la gestionnaire.
Toujours dans cet axe communautaire, les fruits ont été plantés dans plus d’une vingtaine de sites. Chaque organisation s’occupe de ses plants, mais n’importe qui peut gratuitement aller y gouter. Les organisateurs jonglent avec l’idée de produire une carte associant lieu et type de fruit.
Genèse
L’idée de l’autonomie alimentaire a contribué à la croissance du Boreal Berry Patch Collective.
Les ainés de l’Esclave Sud ont aussi parlé du déclin des fruits sauvages dans la région. « Ils semblent avoir été affectés dans plusieurs places, peut-être à cause des changements climatiques. Nous ne savons pas exactement », concède Mme Rosolen.
Recherche
Le Boreal Berry Patch Collective est en contact avec Erin Cameron, de l’Université Saint Mary (Nouvelle-Écosse), qui mène actuellement une recherche aux Territoires du Nord-Ouest pour « documenter les connaissances autochtones sur les baies et les plantes qui en produisent afin de mieux en comprendre l’état de santé et la productivité ».
Elle-même, avec Kathryn Scott et Lone Sorensen, mène eun projet de recherche sur des variétés de fraises adaptées au Nord, en collaboration avec Gameti, Northern Roots Consulting, Sambaa K’e et Fort Smith.
Il y a un engagement croissant de la communauté dans la recherche et elle veut avoir sa voix dans la direction de celle-ci, observe-t-elle, ajoutant que les impacts des feux de forêt sur les fruits sauvages suscitent beaucoup d’intérêt.

Sélection
La serre Roots and Ruminants a aidé le collectif à sélectionner les espèces et les variétés appropriées à la région.
Foire d’automne
Boreal Berry Patch Collective créera une foire à Fort Smith cet automne, à une date pour l’instant indéterminée, avec des concours de la meilleure carotte, de la plus grosse courge, ce genre de choses. « C’est orienté sur le partage et [sur le fait de] conscientiser les gens sur la nourriture locale » dit Sarah Rosolen.
Des discussions avec la communauté auront lieu cet hiver pour mettre à jour la direction du projet. Le collectif n’en est encore qu’à ses débuts et est à répertorier les ressources qui peuvent l’aider à atteindre plus d’autonomie.