le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 16 juillet 1999 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:34 Politique

Les Dogribs près de l’autonomie gouvernmentale Entente de principe

Les Dogribs près de l’autonomie gouvernmentale Entente de principe
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Les quelque 3 000 Dogribs vivant dans la région North Slave sont à la veille de conclure une entente de principe avec les gouvernements fédéral et territorial, ce qui pourrait ouvrir la voie vers l’autonomie gouvernementale d’ici les deux prochaines années.

L’accord de principe donnerait aux Dogribs le contrôle de 39 000 kilomètres carrés de terre dans la région du North Slave. Le gouvernement fédéral versera plus de 90 millions de dollars (en valeur de 1997) aux Dogribs au cours des 15 prochaines années. De plus, les Dogribs auraient pour la première fois un gouvernement autonome à l’intérieur de leur territoire.

« L’autonomie gouvernementale aura certainement un impact social à l’intérieur des T.N.-O. C’est un nouveau concept », a soutenu James Lawrance, négociateur en chef pour le gouvernement.

Une rationalisation des services gouvernementaux sur le territoire dogrib aurait également lieu. Les conseils municipaux seront remplacés par un conseil autonome dogrib.

« Pour l’instant il y a deux entités municipales différentes. Il y a le conseil de bande et le conseil municipal » a expliqué Jean-Yves Assiniwe, négociateur en chef pour le gouvernement fédéral. « On voit une duplication des services. À Rae-Edzo, il y a deux concierges qui font le même travail, ce qui est un peu ridicule. »

Autre facette intéressante de l’accord, ce serait la première fois qu’un groupe autochtone des T.N.-O. obtiendrait le contrôle de ses ressources souterraines et en surface. Toutefois, les compagnies ou les personnes exploitant déjà des terres sur le territoire dogrib continueront à opérer comme si aucun changement n’avait eu lieu.

Les compagnies opérant sur les terres de la couronne continueront à payer leurs factures au gouvernement. Cependant, le gouvernement remettra ces revenus au gouvernement dogrib.

Selon John B. Zoe, le négociateur en chef pour les Dogribs, de bonnes relations doivent être maintenues avec le monde des affaires à l’intérieur des T.N.-O. « Nous n’avons pas de banques pour gérer les 90 millions de dollars. Il va falloir qu’on se tourne vers eux pour recevoir des avis financiers », a-t-il expliqué.

Il a également soutenu que le manque d’infrastructures à l’intérieur des communautés dogribs rendait cette alliance indispensable. « Nous ne voulons pas commencer avec rien. Nous avons des contacts et nous souhaitons faire du bon travail. »

Certains membres de la Chambre de commerce des T.N.-O. ayant assisté à la conférence des négociateurs en chef, le 13 juin dernier, ont approuvé les démarches faites pour parvenir à l’entente. « John Zoe a indiqué qu’il voulait entretenir de bonnes relations avec le milieu des affaires. Ça prend du temps et il le comprend. Néanmoins, nous avons tous des intérêts en commun », a souligné Bill Braden, directeur de la Société d’énergie. Sa compagnie a quatre barrages dans les territoires dogribs et elle a travaillé conjointement avec eux pour créer une centrale électrique.

Les limites des terres dogribs se situent à une quarantaine de Yellowknife. Selon l’accord, toutes les terres achetées par les Dogribs à l’intérieur du périmètre de la municipalité ne sont pas transférables. Cette distance a été fixée afin d’éviter les accrocs avec la municipalité.

De plus, les citoyens des T.N.-O. pourront toujours accéder au territoire dogrib et naviguer sur les plans d’eau. La chasse sera également permise, mais le trappage demeure sous juridiction autochtone.

L’entente de principe doit être officialisée par les trois gouvernements.

Les Dogribs examineront les modalités de l’entente lors de leur assemblée annuelle au mois d’août.