Selon la compagnie minière, le ministre fédéral de l’Environnement devrait bientôt donner son accord pour la mise en ¦uvre du projet minier. De son côté, la Commission d’évaluation des impacts environnementaux de la vallée du Mackenzie (CÉIEVM) indique dans son rapport, soumis le 8 octobre dernier, que des problèmes majeurs méritent d’être résolus avant que le projet minier ne commence.
La compagnie minière estime que tout délai dans le calendrier de construction de la mine forcerait Diavik à annuler les contrats de construction prévus pour l’an 2000 et à réévaluer l’ensemble du projet. » Le ministre Anderson ne devrait pas faire la sourde oreille aux inquiétudes des résidents du Nord face à ce projet. Nous applaudissons les recommandations prudentes de la Commission d’évaluation des impacts environnementaux de la vallée du Mackenzie dans son premier rapport d’envergure « , a indiqué John Crump, directeur général du Comité des ressources de l’Arctique canadien, un organisme de protection de l’environnement.
Les cinq inquiétudes majeures de la CÉIEVM découlent de son évaluation de l’étude environnementale soumise par la compagnie Diavik. Tout d’abord, les champs couverts par cette étude étaient trop restreints, excluant des sujets aussi importants que l’abandon et la restauration des sites exploités, la route nécessaire pour approvisionner la mine, les impacts à long terme et la valeur de la faune et de la flore locales. Deuxièmement, l’étude n’a pas rencontré les attentes du public en matière de transparence et de constance de son processus et en ce qui concerne la participation significative des groupes autochtones et du public. Troisième point, la portée de l’évaluation des effets cumulatifs était trop réduite, excluant notamment les effets de la mine voisine de BHP et la route d’hiver.
Quatrièmement, le traitement des impacts socio-économiques était incomplet puisque leur étude n’a pas considéré les ententes d’impacts et de bénéfices et l’entente socio-économique conclue avec le gouvernement des T.N.-O. L’étude comprenait aussi des lacunes dans son analyse des industries secondaires et des coûts totaux du projet.
Finalement, tant Diavik que le gouvernement fédéral n’ont pas réévalué les effets des méthodes d’exploitation alternatives après avoir soumis des devis techniques et des prévisions budgétaires en août. Le rapport de CÉIEVM indique que si ces points ne peuvent êtres résolus par des études supplémentaires, le projet minier de Diavik devrait être référé par le ministère de l’environnement à un comité indépendant pour effectuer une évaluation environnementale.
Le Comité des ressources de l’Arctique canadien insiste pour que ce comité indépendant soit mis sur pied.
» Nous ne sommes pas opposés aux opérations minières dans le Nord, a indiqué le John Crump. Nous voulons simplement nous assurer que ce projet de mine de diamants, ainsi que tout projet futur, redonne au Nord la plus grande valeur sans dommage majeur « .
Une semaine exactement avant la publication du rapport de la Commission d’évaluation des impacts envrionnementaux, la compagnie Diavik et le gouvernement territorial ont annoncé la signature d’une entente de contrôle socio-économique.
Par cette entente Diavik et le gouvernement territorial ont fixé des objectifs pour l’embauche de citoyens autochtones et d’autres résidents du Nord, pour la formation et l’apprentissage et pour la participation des entreprises du Nord. Cette entente entrera en fonction lorsque les travaux de construction de la mine commenceront.