Près de 260 000 tonnes de trioxyde d’arsenic sont entreposées dans les 15 réservoirs souterrains de la mine Giant; le moyen pour les sortir de là est encore inconnu. Cependant, on connaît la technologie pour les transformer en une substance non-toxique.
L’arsenic inquiète et fait partie des sujets chauds qui font jaser les résidants de Yellow-knife. On sait que la plus grande concentration de trioxyde d’arsenic de la planète se trouve dans notre cour. Depuis 50 ans, 260 000 tonnes de trioxyde d’arsenic se sont accumulées dans les 15 réservoirs souterrains de la mine Giant. C’est une quantité concidérable qui cause des tracas aux gens devant trouver une solution à ce qu’on pourrait qualifier de «drame écologique».
Outre le coût astronomique de plus de 250 millions de dollars que coûterait le nettoyage du site, on ne connaît pas le moyen pour extraire du sol, de manière sécuritaire, tout ce trioxyde d’arsenic.
«Ce serait une opération très dangeureuse puisqu’il faudrait sortir du sol de vieux barils contenant du trioxyde d’arsenic entreposé sous forme de poussière et on sait qu’un résidu poussièreux s’envole facilement dans les airs», confie un minéralurgiste à l’emploi de la mine Giant, Bryan Coss.
Ce n’est pas de l’arsenic proprement dit qui est entreposé, mais bien du trioxyde d’arsenic. C’est-à-dire un un produit dérivé de l’extraction du minerai d’or.
«L’arsenic est toujours impliqué dans l’extraction du minerai d’or puisque les deux substances sont en quelque sorte «soudées» ensemble. Le trioxyde d’arsenic est donc un produit dérivé du processus permettant de séparer l’or de l’arsenic», indique M. Coss.
Il existe une technique permettant de transformer le trioxyde d’arsenic en un produit organique non toxique. Ce produit serait utilisé par les compagnies forestières puisqu’il aurait la propriété de renforcer l’écorce des arbres.
«Il y a deux ans, une compagnie américaine achetait notre trioxyde d’arsenic pour le transformer en CCA, mais notre résidu contenait trop de fer et donnait une couleur verdâtre à l’écorce des arbres; alors la dite compagnie a annulé son contrat avec nous et a décidé de faire affaire avec une mine d’or du Chili», ajoute M. Coss.
Ainsi, la technologie pour se débarrasser du trioxyde d’arsenic existe et ne représente pas des coûts de transformation exorbitants mais, «le problème, c’est que le marché est petit», explique M. Coss, «toutefois tout ce trioxyde d’arsenic a tout de même une certaine valeur puisqu’on peut y trouver des traces d’or.»
En 1999, la mine compte extraire 87 700 onces d’or. Le résultat d’une telle exploitation minière, entraîne la formation d’environ 100 000 tonnes de trioxyde d’arsenic.
«Tant que la mine restera en opération, la situation restera plutôt stable.
Mais, si en raison de la fermeture de la mine, les pompes arrêtent de fonctionner, c’est là que le trioxyde d’arsenic risque de se répandre dangereusement dans l’environnement», conclu M. Coss.