le Mardi 22 avril 2025
le Vendredi 30 avril 1999 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:34 Éditorial

Sans se mouiller Éditorial

Sans se mouiller Éditorial
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Lors de la conférence de presse de la ministre Jane Stewart sur le sort de la mine Giant, les journalistes ont eu de la difficulté à obtenir des réponses satisfaisantes tant sur la mine que sur le dépôt d’arsenic que cette dernière contient.

La position actuelle du ministère est d’espérer qu’un acheteur potentiel se présentera pour racheter les maigres actifs de cette mine. Le marché de l’or n’est pas des plus intéressants actuellement. Il faudrait que le prix de l’or connaisse une remontée spectaculaire avant qu’un investisseur se présente pour exploiter le filon restant et nettoyer les dépôts d’arsenic.

Le coût de cette dernière opération sera d’au moins un quart de milliards de dollars et certaines estimations montent la facture jusqu’à un demi-milliard.

Qui est prêt à prendre ce risque?

Il y a fort à parier qu’un éventuel acheteur tente de se dégager de cette obligation de nettoyer la mine. On peut facilement envisager un nouveau propriétaire qui se contenterait de simplement contenir les résidus d’arsenic tout en continuant de vider la mine de son filon. Puis un jour, la mine fermera et on sera toujours pris avec le même problème.

La prudence de la ministre provient probablement du fait que le gouvernement fédéral est réticent à assumer ses responsabilités dans ce dossier. Ce sont des agences fédérales qui non seulement recueillent les revenus générés par les mines mais aussi qui sont en charge des différentes institutions visant à protéger le public. L’Office des eaux des T.N.-O. est opéré à partir du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien et est un des principaux protagonistes dans le dossier de l’arsenic entreposé.

En bout de ligne, le gouvernement fédéral devra sans doute défrayer la note pour sa négligence d’agir et c’est cette perspective qui lui déplaît le plus. À moins qu’il ne concède la gestion entière des ressources naturelles au GTNO dans un dernier effort pour refiler la note à quelqu’un d’autre.