Engagé depuis déjà quelques années en politique dans le contexte nordique, Edward Walter Picco mise sur ses réalisations passées pour être élu à l’assemblé comme représentant d’Iqaluit Est. Dynamique et déjà bien rompu au discours d’homme public, Ed me lance d’emblée qu’il n’a pas peur de s’investir, de s’engager à poser les questions qui trop souvent sont évitées : » Tu sais, ici c’est petit et si tu te tiens debout, si tu ne dis pas oui à tout le monde, tu perds des votes directs et importants.
Toutefois, je n’ai pas peur de soulever les questions difficiles, parce que je m’investis en politique pour qu’il y ait plus de justice « .
Originaire de Terre-Neuve, Ed est au Nunavut depuis 1983. Diplômé en éducation des adultes, il a travaillé dans divers domaines, passant de la gestion à l’éducation pour enfin atterrir à Iqaluit où il fut engagé comme directeur du Centre pour le développement des affaires de Baffin. Il a également été membre et participant administratif d’une quinzaine d’organismes ¦uvrant auprès de la jeunesse, de différentes chambres de commerce, d’associations locatives et d’autres groupes oeuvrant à l’éducation des adultes.
Motivé par l’idée que l’on peut toujours faire mieux, Ed veut décidément changer la façon dont les contrats publics sont attribués dans notre région; il croit à une plus grande transparence et au développement d’une économie diversifiée. Côté diversification, il présente des idées effectivement différentes : faire d’Iqaluit, par exemple, un centre officiel pour les tests de produits qui doivent affronter le froid. Selon ses dires, les entreprises telles que Boeing et Air France, qui sont déjà venues mettre à l’épreuve leurs avions à Iqaluit, dépensent des sommes d’argent importantes durant leur séjour et cela constitue donc un secteur d’économie à développer. Il considère également avec beaucoup d’enthousiasme le fait de promouvoir la région pour la production de films.
D’un point de vue plus personnel, Ed aimerait bien progresser en politique afin de devenir ministre du cabinet à Ottawa : » De cette façon, je pourrais augmenter mon pouvoir décisionnel et faire encore plus de choses pour le Nunavut « . Et lorsque je lui demande de me confier ce qu’il pense d’un gouvernement de consensus, il me répond que cela a du mauvais et du bon, qu’il ne faudrait pas abolir cette idée, mais la réformer car il croit que l’absence de partis crée des pertes d’énergies, chacun ne travaillant que dans un objectif souvent trop particulier.
Enfin, en ce qui concerne la population francophone au Nunavut, Ed croit que cela est une bonne chose tout en rappelant son engagement dans le dossier de l’école francophone en devenir. Pour lui, un tel établissement constituera un point de vente pour la ville d’Iqaluit, un atout pour attirer de la main d’¦uvre spécialisée recherchant des services adéquats pour la famille. Ed a écrit à différents hauts fonctionnaires de l’État concernant ce dossier, notamment à Sheila Copps.