le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 5 février 1999 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éducation

Vague de changement Éducation

Vague de changement Éducation
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Nouveaux programmes et nouvelle philosophie d’enseignement étaient les motifs qui ont amené la conceptrice de programme pour la Direction de l’éducation française de l’Alberta, Jacinthe Lavoie, à venir faire un petit tour à Yellowknife la semaine dernière.

En 1993, le consortium des ministères de l’Éducation des quatre provinces de l’Ouest, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, s’est rencontré afin de concevoir de nouveaux programmes d’enseignement pour les mathématiques, les sciences, l’anglais et le français.

Depuis ce temps, l’idée a fait son chemin, et aujourd’hui, les concepteurs se promènent d’une école à l’autre afin de sensibiliser le personnel enseignant au but et à la philosophie de ces nouveaux programmes.

«Le but était de regrouper l’expertise, de développer des programmes uniformes qui faciliteraient le transfert des étudiants d’un milieu à l’autre, et aussi, d’exercer la force du nombre auprès des maisons d’édition afin de pouvoir publier le matériel scolaire nécessaire à l’implantation de ces programmes», explique Jacinthe Lavoie, conceptrice de programme pour la Direction de l’éducation française de l’Alberta.

Deux équipes distinctes s’occupent du programme de français langue première et du programme d’immersion française.

Faisant partie de l’équipe qui travaille à l’implantation des deux programmes de français, Mme Lavoie indique que des consultations ont été faites auprès des parents, des enseignants et des enfants avant d’entreprendre l’élaboration de ces programmes.

«Ces consultations nous ont permis d’évaluer les forces et les faiblesses des programmes existants et de se rendre compte des améliorations qu’on pouvait leur apporter», ajoute Mme Lavoie.

La philosophie des programmes de français est dorénavant basée sur une approche dérivée de la psychologie cognitive. C’est l’apprenant qui construit son savoir. L’époque du cours magistral où l’enseignant transmet un bagage de connaissances à l’apprenant est donc révolue. Désormais, le regard est tourné vers l’étudiant. Ce dernier doit être actif vis-à-vis son apprentissage.

«Ce sont de beaux programmes», explique la directrice de l’école Allain St-Cyr, Julie Bouchard, qui a participé à l’élaboration du programme de français langue première. «L’accent est désormais mis sur la façon d’apprendre. Ce qui importe c’est comment on apprend et non pas qu’est-ce qu’on apprend.»

Par contre, cette nouvelle philosophie d’enseignement, très différente de la «méthode traditionnelle», demande une période d’adaptation aux enseignants.

«C’est difficile pour eux, parce que c’est une approche très différente», ajoute Mme Bouchard.

Les deux programmes de français présentent quelques différences. Le programme de français langue première met l’emphase sur la culture francophone de l’enfant afin qu’il puisse se situer et s’engager dans son milieu. Il mise aussi sur le développement de sa spontanéité à l’oral.

Le programme d’immersion française, quant à lui, sensibilise les étudiants à avoir une meilleure connaissance des milieux francophones et met l’accent non pas sur l’oral, mais plutôt sur le développement de l’écriture, de la lecture et de l’écoute.

À Yellowknife, toutes les écoles où existent un programme de français langue première ou d’immersion française ont reçu une session de formation pour intégrer les deux nouveaux programmes.

«Ce ne sont pas toutes les écoles qui utilisent les nouveaux programmes, mais la majotité ont commencé à intégrer quelques aspects de la nouvelle philosophie d’enseignement», indique Mme Savoie.

À l’école Allain St-Cyr, les enseignants travaillent avec les nouveaux programmes depuis septembre. Par contre, il faudra attendre encore quelque temps avant d’évaluer leurs aspects bénéfiques sur l’apprentissage des enfants.

Enfin, l’implantation des nouveaux programmes dans les écoles n’est cependant pas obligatoire puisque le matériel didactique requis n’est pas encore disponible. On prévoit donc que, d’ici trois à cinq ans, les programmes deviendront obligatoires et seront bien ancrés dans les écoles.