Oeuvrant comme procureur de la Couronne pour le ministère de la Justice du gouvernement fédéral dans les Territoires du Nord-Ouest, Louise Charbonneau fait partie de ceux qui se portent à la défense du bon citoyen.
Louise Charbonneau fait partie de l’équipe des avocats représentant le ministère de la Justice du gouvernement fédéral dans les Territoires du Nord-Ouest. Ils sont donc appelés à comparaître devant les deux principaux tribunaux des Territoires du Nord-Ouest, soit la Cour territoriale et la Cour suprême.
En tant que procureurs de la Couronne, ces avocats ont le mandat de mener les poursuites contre les individus qui ont été accusés de crime. Lorsqu’on parle d’actes criminels, il peut s’agir de vols, d’entrées par infraction, d’agressions, de conduite avec facultés affaiblies, ou encore, de viols.
Dans le système juridique canadien, lorsqu’il s’agit d’actes criminels, un procureur assigné travaille avec les victimes qui sont d’importants témoins de la Couronne.
«Étant donné que les victimes ne nous choisissent pas, il est d’autant plus important de les mettre en confiance (…) Je ne peux pas m’imaginer que ce soit facile pour un individu de comparaître devant la cour, mais si nous pouvons leur expliquer à quoi s’attendre et leur apporter le soutien dont ils ont besoin, ça me rend heureuse», explique Mme Charbonneau.
Aussi, bien qu’il traite chaque cas individuellement, le procureur de la Couronne représente d’abord et avant tout l’ensemble de la société.
Ainsi, il doit rester juste et équitable non seulement envers la victime, mais aussi envers l’accusé. Le procureur de la Couronne a donc la responsabilité de divulguer toute information pouvant être utile à la défense.
«Le but est d’éviter qu’une personne innocente soit trouvée coupable injustement», spécifie Mme Charbonneau.
Dans une société où il faut prouver hors de tout doute raisonnable qu’un individu est coupable d’un crime, juges et jury font preuve d’une grande vigilance pour s’assurer que la preuve est suffisante pour justifier une condamnation; s’il reste des incertitudes, le bénéfice du doute revient à l’accusé et il doit être acquitté. Malheureusement, cette réalité est plutôt difficile à accepter pour les victimes.
«La course ne part pas d’égal à égal puisque, s’il existe le moindre doute dans la tête du juge ou du jury, l’accusé est acquitté. Il est donc important de faire comprendre aux victimes que s’il en est ainsi, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas été comprises ou écoutées», ajoute Mme Charbonneau.
Choisir son métier
Lorsqu’elle étudiait le droit à l’Université d’Ottawa, Louise Charbonneau avait du mal à s’imaginer dans la peau d’un procureur de la Couronne.
«Je trouvais que c’était un métier trop difficile et je ne pensais pas que je serais capable de le faire. En fait, je ne croyais pas qu’un jour j’allais mettre le pied à la cour», explique-t-elle.
Mais après un stage au ministère de la Justice du Canada qui lui donna l’occasion de comparaître devant un tribunal, elle découvrit que c’était quelque chose qu’elle aimait et qu’elle aimerait faire. En 1990, elle décida donc d’accepter le poste de procureur général du Canada dans les Territoires du Nord-Ouest.
Venue au départ pour une période de 18 mois, Mme Charbonneau a de toute évidence adoré son expérience puisqu’elle n’a pas bougé de son poste depuis maintenant huit ans.
«Même si le contexe de la rencontre avec les victimes est difficile, c’est tout de même le contact humain que j’aime et qui me motive à continuer», ajoute-t-elle.
De plus, exercer sa profession dans les Territoires du Nord-Ouest lui permet de vivre une expérience spéciale et unique.
«Voyager en compagnie du juge, du greffier et de l’avocat de la défense fait en sorte que l’on développe des liens de cordialité très forts tout en conservant nos distances sur le plan professionnel.»
Profession exigeante et difficile, Louise Charbonneau aime ce qu’elle fait et a bien l’intention de poursuivre dans cette voie, celle du droit chemin!