Il y a 1559 personnes qui vivent à Arviat sur la côte ouest de la Baie d’Hudson, la première communauté inuit tout en haut de Churchill au Manitoba. L’Aquilon a réussi à y dénicher une francophone. Lynne Rollin s’occupe d’animation pastorale à la paroisse catholique.
« Je pense que je suis la seule francophone à Arviat. Il y a peut-être quelques professeurs de l’école qui parlent le français, mais je pense pas qu’il n’y en ait aucun d’origine francophone. »
Les Inuit de la côte ouest de la baie d’Hudson ont d’abord été évangélisés par la congrégation des Oblats au début du siècle sous le zèle missionnaire de Monseigneur Turquetil. Tous ces missionnaires venaient de France où leur congrégation avait été fondée.
Les temps ont beaucoup changé. Comme beaucoup de congrégations religieuses, les Oblats font maintenant face à un sérieux problème de relève et les paroisses catholiques de l’Arctique manquent sérieusement de prêtres.
Il y aurait près de 700 catholiques pratiquants à Arviat selon l’abbé Roussel de la paroisse de Churchill. Ils ne reçoivent la visite d’un prêtre qu’une ou deux fois par mois. Lynne Rollin n’est pas découragée! Il faut voir les choses du bon côté… c’est peut-être un mal pour un bien.
« Quand il y n’y a pas de prêtre pour tout faire, des fois les gens se prennent en main et ça devient beaucoup plus leur Église à eux. Quand on a des gens de l’extérieur qui font tout, on a plus besoin de se prendre en main ! »
Le travail de Lynne consiste, entre autres, à animer un groupe d’une vingtaine de fidèles pour arriver à ce qu’un jour « les gens aient entre leurs mains l’éducation que les prêtres ont reçue mais que cette fois, ce soit une connaissance partagée avec les laïcs. »
Il n’y a pas encore de diacres ou de sous-diacres d’ordonnés à Arviat, ce qui n’ébranle aucunement l’ardeur de Lynne : « Le Seigneur a des plans autres que les nôtres ! » conclut-elle avec sérénité !