La décision du ministre des Finances John Todd de consulter des groupes de pression tel Alternatives North est de celle qu’il est bon de souligner.

Depuis maintenant près de 15 ans que le discours politique canadien est délibérément tourné vers les besoins des entreprises du secteur privé. Le discours politique le plus répandu louange les vertus du dynamisme des entreprises privées et vilipende les mesures sociales gouvernementales. Ce discours s’est d’autant plus affirmé comme dominant alors que le Canada faisait face à une crise fiscale aiguë en raison de l’ampleur de la dette nationale.

Ce discours a aussi eu des répercussions dans les décisions financières prises par les divers gouvernements. Pour réduire la dette, il fallait commencer à réduire les déficits budgétaires gouvernementaux. Les gouvernements ont surtout favorisé la réduction des dépenses gouver-nementales, par le biais de coupures dans les programmes et services. Dans plusieurs cas, ce sont les plus démunis qui ont écopé des mesures de restriction budgétaire gouvernementale.

Alors que la crise fiscale est toujours présente mais dans de moindres proportions, les gouvernements recommencent peu à peu à revoir leurs priorités.

C’est à ce niveau que la contribution d’un organisme comme Alternatives North peut s’avérer précieuse. Durant ces 15 ans, des groupes ont continué de se porter à la défense des plus défavorisés du pays. Ils ont constaté les répercussions que les mesures fiscales ont eu sur ces gens qui dépendent souvent entièrement du gouvernement. Ils ont une expertise à offrir.

Il faut espérer que cette consultation menée par le ministre des Finances ne soit pas uniquement un exercice de relation publique et que son prochain budget réflètera un changement de cap, un changement qui remettra la population défavorisée en tête de liste des priorités gouvernementales.