Le groupe de pression Alternatives North a rendu public le 10 février dernier un budget alternatif, précédant celui qui sera déposé le 24 février prochain à Ottawa par le ministre des Finances Paul Martin.
Le budget alternatif présenté simultanément dans plus de trente communautés canadiennes le 10 février, offre des politiques économiques qui visent à réduire le chômage et à balancer le budget.
« Le budget alternatif fédéral démontre clairement qu’il est possible d’avoir une croissance économique et une économie juste », a indiqué Suzette Montreuil, d’Alternatives North. « Les Canadiens veulent réduire le fardeau de la dette nationale, et on peut le faire en stabilisant l’économie et en réinvestissant dans l’économie », a-t-elle ajouté.
Les politiques économiques avancées par le budget alternatif comprennent des taux d’intérêt plus bas, de la création d’emploi et une légère hausse d’impôt pour les Canadiens les plus riches et les corporations. Ces politiques permettraient au gouvernement de restaurer les dépenses sociales au niveau de 1994-1995 et d’accroître les dépenses de 8 milliards de dollars dès 1999.
Le plan offert réduirait le chômage à 5 pour cent dès 2001 et réduirait du tiers le taux de pauvreté. Le budget serait équilibré en 1998-1999 et présenterait de légers surplus dès l’année suivante.
Le budget alternatif présenté par Alternatives North a été conçu par le Centre canadien des politiques sociales (CCPS), une coalition de groupes de pression basée à Winnipeg.
Pour Suzette Montreuil, il est important que le gouvernement fédéral réinvestisse des milliards de dollars dans les soins de santé, l’éducation et les autres programmes sociaux : « C’est maintenant le temps de s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités dont nous avons hérité après des années de coupures budgétaires ».
Selon le CCPS, le ministre des Finances prend tout le crédit pour avoir devancé de deux ans son plan de réduction du déficit. Or, indique l’organisme, les principales raisons de cette réussite reposent sur une conjugaison de facteurs dont des bas taux d’intérêt et une plus grande croissance économique, deux des principaux points de la stratégie fiscale prônée par la coalition.
Plutôt que de réduire immédiatement les impôts ou de rembourser une partie de la dette accumulée, le groupe suggère de réinvestir dans les programmes sociaux. Il propose d’accroître de 13 milliards de dollars les dépenses gouvernementales pour 1998-1999.
Parmi les mesures fiscales avancées par le CCPS, il est suggéré de taxer à leur pleine valeur les gains en capitaux et d’éliminer les crédits d’impôt sur les dividendes. Le groupe suggère aussi d’imposer une nouvelle « taxe verte », qui tiendrait compte du niveau de carbone dans les carburants et d’éliminer le traitement de faveur concédé aux producteurs de produits pétroliers.
Le budget doit viser à réduire le chômage d’un pour cent à chaque année. Pour y parvenir, le groupe propose de créer une économie forte et croissante en réinvestissant dans les programmes et services et dans les programmes d’infrastructures.
Plusieurs autres mesures suggérées par la coalition visent à s’attaquer au problème sérieux de la pauvreté croissante au Canada.