Lors de la conférence de presse du premier ministre Don Morin sur les abus sexuels et physiques qui ont été perpétrés pendant des décennies dans les écoles résidentielles, on a beaucoup parlé de ces événements regrettables du passé, des séquelles émotionnelles encore vivantes et du besoin de ces victimes de recevoir une aide pour favoriser leur guérison. Ce dont on a pas parlé cependant c’est de la réalité omniprésente et actuelle dans les communautés d’abus sexuels et physiques.
Tel que reporté la semaine dernière afin de souligner le 8 mars, la réalité des agressions sexuelles et physiques dans les TNO prend des allures de catastrophe sociale.
Il est nécessaire de traiter les victimes d’abus sexuel des écoles résidentielles car les conséquences sur la victime, ses proches et la communauté sont trop grandes pour être négligées. L’un des phénomènes courants pour de telles victimes, c’est qu’elles ont parfois tendance à adopter le même comportement que leurs agresseurs, devenant à leur tour des agresseurs et des violeurs.
Il ne faut cependant pas négliger les victimes actuelles, celles qui souffrent seules les répercussions émotionnelles d’une agression récente et qui vivent dans l’angoisse d’une répétition possible.
Le problème avec le sujet des agressions sexuelles et des viols qui ont lieu à tous les jours dans nos communautés, c’est que cela implique souvent des connaissances et parfois de la famille. Le sujet est scabreux et les implications sont souvent trop personnelles. Malgré tout, il ne faut pas éviter le sujet. Il aurait été préférable que le premier ministre profite de ce mea culpa pour aborder en public le sort réservé actuellement aux femmes et aux enfants dans les communautés du Nord.
Il faut cependant comprendre qu’il est plus facile de traiter de cas dont les agresseurs sont des entités anonymes du passé, parfois même décédées. Parler des agressions actuelles, c’est aussi pointer du doigt des individus actuels, parfois même des leaders de la communauté.