Comment les Canadiens s’y prendront-ils pour réduire les émanations de gaz à effet de serre? Les ministres de l’Énergie et de l’Environnement du Canada, des provinces et des territoires ont tenté d’évaluer la situation lors d’une récente rencontre.
Les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de l’Énergie et de l’Environnement se sont réunis à Toronto le 24 avril dernier pour approuver une démarche visant à examiner les incidences, les coûts et les avantages rattachés à la mise en uvre du Protocole de Kyoto. Ils ont en outre réfléchi aux diverses possibilités qui s’offrent au Canada pour la mise en uvre du Protocole en question. Ils ont convenu que le changement climatique constitue un grave problème à l’échelle mondiale et que le Canada doit faire sa part pour le régler. Ils ont pris aujourd’hui la décision d’agir sur les importants plans suivants : le processus d’élaboration de la stratégie nationale de mise en uvre sur le changement climatique; l’établissement de crédits pour les mesures rapides en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre; et le renforcement des mesures volontaires.
Le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement, Stephen Kakfwi, représentait les Territoires du Nord-Ouest lors de cette réunion.
À l’instar de 160 autres pays, le Canada a accepté à Kyoto un protocole exigeant des réductions supplémentaires des émissions de gaz à effet de serre au cours des 15 prochaines années. L’objectif du Canada pour la période de 2008 à 2012 consiste à réduire ses émissions de 6 % par rapport au niveau de 1990.
À l’issue des réunions de Kyoto, les premiers ministres du Canada ont chargé leurs ministres de l’Énergie et de l’Environnement de prendre les dispositions nécessaires pour examiner les conséquences du Protocole d’entente de Kyoto et assurer une pleine participation des autorités provinciales, territoriales et fédérales.
Stratégie nationale
Les ministres ont approuvé un processus d’élaboration d’une stratégie nationale de mise en oeuvre et chargé leurs agents de mettre en oeuvre le processus.
Dans cette optique, les ministres ont convenu de prendre immédiatement un certain nombre de mesures. Ils veulent engager les gouvernements et intervenants dans l’étude des impacts, des coûts et des avantages de la mise en oeuvre des diverses options qui s’offrent au Canada. Ils tiennent aussi à élaborer des mesures immédiates conformes aux principes directeurs et qui peuvent se traduire par des réductions rapides des émissions tout en élaborant des mesures à long terme qui entraînent des réductions durables des émissions. Finalement, les ministres ont approuvé la création d’un secrétariat national au changement climatique, qui inclura des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
Crédits pour les mesures rapides Les mesures rapides deviennent un investissement plus intéressant lorsque les intervenants savent qu’il ne sera pas avantageux de retarder la prise de mesures de réduction des émissions. L’industrie veut qu’on lui donne un signal clair à cet égard. En encourageant les mesures rapides, on facilite la capacité du Canada à honorer les engagements pris aux termes de l’entente de Kyoto.
Les ministres de l’Énergie et de l’Environnement ont donc convenu d’établir, d’ici le début de 1999, un système accordant, pour les mesures rapides vérifiables de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des crédits qui vaudront pour les obligations de réduction à venir.
Renforcement des mesures volontaires
Les mesures prises volontairement par les Canadiens sont considérées comme un moyen crucial de réduire les émissions de gaz à effet de serre, surtout pendant la période d’élaboration de la stratégie nationale de mise en oeuvre. Les mesures volontaires pourraient inclure celles prises par des citoyens pour réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre, les mesures rapides prises par les industries, les entreprises et les gouvernements ainsi que les projets d’application conjointe de réduction des émissions impliquant des pays industrialisés et les investissements dans le monde en développement en vue de réduire les émissions.
Les ministres ont convenu de souligner publiquement les réalisations marquantes au chapitre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon les ministres, une plus grande reconnaissance publique de ces actions encouragerait d’autres à faire de même.