le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 7 avril 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

La bataille continue Retraités de la Giant Mine

La bataille continue Retraités de la Giant Mine
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Le président du Syndicat national des travailleurs et des travailleuses de l’automobile, Buzz Hargrove, est arrivé directement de Toronto, le 4 avril dernier, afin d’appuyer les pensionnés de la Giant Mine et de leur rappeler qu’ils ne seront pas abandonnés. Rappelons que la coupure de 25 pour cent du chèque mensuel des retraités est en vigueur depuis samedi dernier. Monsieur Hargrove compte mener une campagne nationale de sensibilisation à propos de ces déboires des retraités. Il soutient également que le syndicat cherche un moyen de forcer le gouvernement à mettre un terme au sous-financement du fonds de pension des travailleurs.

Le vérificateur, la compagnie torontoise Morneau Sobeco, affirme que l’ancien propriétaire de la mine Royal Oak Mines n’a pas subventionné le fonds de pension durant plusieurs années avant de déclarer faillite en avril 1999. Résultat : les retraités, leurs veuves et les employés licenciés de la mine perdent le quart de leur chèque de pension. Certains pensionnaires ayant travaillé plus de 30 ans à la mine gagnent maintenant moins de 350 dollars par mois.

« J’ai parlé avec la représentante de la Chambre des Communes de l’Arctique de l’Ouest, Mme Ethel Blondin-Andrew, à propos d’une législation pouvant compenser le sous-financement du fonds et protéger les travailleurs canadiens afin qu’ils n’aient pas à subir le même sort que les retraités de la Giant Mine », a déclaré M. Hargrove. « Si le gouvernement est capable de payer 250 millions de dollars pour décontaminer le dégât de Peggy Witte, il peut certainement trouver quelques millions de dollars pour combler le fonds de pension des travailleurs. »

Madame Blondin-Andrew n’a donné aucune indication quant à la possibilité d’une telle compensation. Elle affirme exercer de la pression au sein de son parti pour modifier la Loi sur les normes du travail. Elle soutient avoir invité la ministre du Travail, Claudette Bradshaw, à venir aux T.N.-O. « Je voudrais que la Loi soit modifiée afin que les droits des travailleurs soient respectés », a expliqué Mme Blondin-Andrew. Un comité déterminera la manière dont les changements pourraient avoir lieu, selon cette dernière.

La députée n’a pas voulu se prononcer sur une enquête menée par le vérificateur dans le dossier du fonds de pension pour le compte du Bureau du surintendant des institutions financières. Une preuve de créances déposée en Ontario en juillet dernier par l’organisme fédéral soutient que les dirigeants de la Royal Oak ont utilisé plus de 284 000 $ du fonds pour acheter des parts dans leur propre compagnie lorsqu’elle faisait déjà face à des difficultés financières. Monsieur Hargrove affirme que les avocats de son syndicat examinent la possibilité d’entamer des poursuites judiciaires si les dirigeants ont malmené l’argent des retraités d’une manière illégale. Par ailleurs, Mary Kosta ne prévoit pas entamer une nouvelle grève de la faim d’ici sa prochaine rencontre avec Mme Blondin-Andrew, qui devrait avoir lieu en fin de semaine. Madame Kosta s’est privée de nourriture durant 22 jours avant de mettre un terme à sa manifestation contre les coupures à la mi-mars.

Sa grève a attiré l’attention des médias et lui a valu une mention à la Chambre des Communes.