le Vendredi 11 juillet 2025
le Vendredi 21 avril 2000 0:00 Éducation

Le grand déménagement N’dilo

Le grand déménagement N’dilo
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Les professeurs et la directrice de l’École communautaire de N’dilo, à Yellowknife, en ont eu plein les bras lors du déménagement qui a eu lieu cette semaine. Leur tâche : transférer tous les biens mobiliers de l’école, présentement situé dans les portatives anciennement occupés par l’école Allain St-Cyr, jusqu’à la communauté autochtone située à l’extrémité nord de l’île Latham.

L’école N’dilo a vu le jour dans cette communauté l’année dernière. Toutefois, les élèves ont dû s’exiler dans les portatives à cause de l’agrandissement de leurs locaux au cours de l’automne et de l’hiver derniers.

La compagnie Akaitcho Territory Builders, une filiale de la Deton’cho Corporation, a complété les rénovations. L’opération a coûté environ 500 000 dollars, selon une porte-parole du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation.

Madame James soutient que c’était plus difficile de déménager du local de sa communauté que de quitter les portatives. Elle affirme toutefois que c’était parce qu’elle avait dû compléter le premier transfert de sa communauté avec l’aide de sa fille et l’une de ses copines. « Au moins les professeurs et d’autres personnes ont été là pour m’aider cette fois-ci. » Toujours selon elle, les élèves et les employés de l’école n’ont pas eu le temps de connaître les déboires des portatives. « On n’a pas eu de problème avec les lumières, le chauffage et l’eau. Je sais que certains employés d’Allain St-Cyr ont eu maille à partir avec certains aspects de l’édifice. Le seul incident mineur a eu lieu lorsque la tuyauterie a gelé. »

Après le déménagement, les défis. Le nombre d’élèves inscrits à l’école devrait doubler de 25 à 50 étudiants d’ici la prochaine année scolaire, selon Mme. James. L’impact d’avoir un établissement dans la communauté même devrait avoir un effet positif sur le taux d’inscriptions. « Il ne faut pas oublier que l’école a deux ans et que le nombre d’élèves double chaque année. L’année dernière on enseignait aux enfants de la maternelle à la troisième année. Maintenant, on a une sixième année ».

Les enfants autochtones fréquentent l’école N’dilo. Le curriculum déné y est enseigné. « Nous enseignons aux jeunes le respect de soi, ensuite le respect des autres, particulièrement des aînés, ensuite le respect de la terre et, finalement, du monde spirituel. Les Dénés sont très spirituels », affirme Mme. James.

L’objectif principal de l’école est de transmettre la culture autochtone aux enfants. « Les aînés viennent montrer aux enfants comment fabriquer des pièges à lièvres, comment déplumer les oies et préparer le poisson. Ils leur montrent également comment coudre et l’art du perlage. »

Certains habitants de N’dilo sont satisfaits que les élèves soient de retour dans la communauté. « Ça fait 20 ans qu’on attend l’ouverture d’une école à N’dilo », s’indigne Frank Sangris, un résidant.

« Au moins les enfants n’auront plus d’excuse pour rater l’autobus. Ils pourront se rendre à l’école à pied », blague-t-il. « Je songe à inscrire ma fille à cette école puisque c’est juste à côté de chez moi. Le curriculum est bon et les enfants ont également l’opportunité d’apprendre plus de choses sur leur culture et leur histoire ».

Il soutient que les enfants auront l’occasion d’être près de leurs familles. De plus, les chances que les parents participent aux activités de l’école augmenteront puisqu’ils n’auront qu’à marcher quelques rues pour s’y rendre. Reste à savoir si l’agrandissement du local pourra résister à la croissance de la population de la communauté.