Treize élèves de Kakisa, Hay River, Yellowknife, Norman Wells et Aklavik suivent le même cours dans la même classe avec le même enseignant tout en demeurant dans leurs communautés respectives. Leur modem est l’unique lien les unissant. Bienvenu à la classe de demain.
Pour l’instant le seul cours offert via Internet est destiné aux élèves de la dixième année. Intitulé Northern Studies 10, il comporte trois modules : l’histoire et la culture, les questions nordiques et les revendications territoriales.
« Les élèves ont plusieurs choix de dissertation », a souligné Jill Taylor, une enseignante de Norman Wells. « Avant de recevoir mon approbation, ils doivent m’indiquer les thèmes qu’ils aimeraient aborder. Ils me remettent tous leurs devoirs par courriel. Une fois leurs travaux corrigés, je leur remets une note ».
Toujours selon Mme Taylor, les étudiants ont la possibilité de développer leurs connaissances tant au niveau technologique qu’académique. Toutes les recherches se rédigent au clavier. Les élèves feuillettent les sites web ayant rapport avec les T.N.-O.
« Un de mes élèves faisait des recherches sur la mine d’uranium à Port Radium. Le sujet l’intéressait puisque son grand-père a travaillé là-bas. Il est parvenu à trouver des avertissements de la Société canadienne du cancer à propos de l’uranium », a indiqué Mme Taylor. « Une étudiante voulait en savoir plus sur les aînés. Elle a trouvé par hasard une entrevue que quelqu’un a fait avec sa grand-mère. »
Internet permet également le partage du savoir. « Dans certaines communautés, il y a seulement trois élèves en dixième année. Internet leur permet de communiquer avec d’autres personnes ayant des perspectives différentes à propos des sujets qu’ils étudient. Au lieu d’être trois ou quatre, ils peuvent être trente ou quarante grâce à Internet. » Les logiciels et le programme d’enseignement ont été développés pour le compte du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. « Le programme a pu être mis en ¦uvre grâce à l’établissement du réseau de communications digitales », a expliqué Pauline Gordon, la sous-ministre adjointe.
Elle estime qu’un programme via Internet ne pourra pas remplacer les professeurs. « D’ailleurs, les élèves profitent de l’aide des moniteurs dans le cadre de leurs recherches ». Et ce, malgré le fait qu’il n’y ait qu’un enseignant pour corriger les travaux. L’établissement de classes virtuelles sert également à intégrer les recommandations du forum sur l’éducation, qui a eu lieu l’année dernière. « Cela donne aux élèves demeurant dans des petites communautés la possibilité d’accéder à plus de programmes. »
Le projet sera vraisemblablement soumis à une évaluation au mois de juin. Les représentants du ministère ont indiqué que d’autres cours pourraient être offerts au mois de septembre, notamment un programme de mathématiques pour les élèves de la septième à la dixième année. Le ministère cherche activement des partenaires à court terme pour mener le projet des classes virtuelles à bon port.
Aucun plan n’existe en ce moment pour brancher l’école Allain St-Cyr avec d’autres classes. Pourtant, Mme Gordon n’exclut pas la possibilité qu’un tel projet pourrait être réalisé éventuellement.