Il semble être de bon ton dans l’Ouest canadien de croire que toutes les solutions aux problèmes du Canada résident dans des aménagements à l’américaine. Quelle foutaise!
La loi récemment adoptée par le gouvernement de l’Alberta pour permettre la création de cliniques de santé privées repose justement sur la prémisse que le système américain de soins de santé, s’appuyant en grande partie sur l’entreprise privée, offrent d’énormes avantages par rapport au système canadien reposant principalement sur le secteur public.
On pourrait probablement discuter longuement de cette comparaison sans résoudre la question, les deux principes qui se confrontent étant l’universalité des soins de santé vs les coûts des soins de santé, et ils sont loin d’être compatibles.
Ce qu’il y a de malheureux dans cette initiative de l’Alberta, c’est que cette loi de nature provinciale a des conséquences sur l’ensemble du Canada et pas seulement dans cette province. En effet, il semble que les dispositions de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) font en sorte que dès qu’une seule province ouvre la porte à la concurrence dans un domaine précis, toutes les provinces canadiennes deviennent également assujeties aux disposition de l’ALENA en matière de concurrence dans ce domaine.
Si tel est le cas, il semble qu’un débat majeur aurait du se dérouler partout au Canada, pas seulement en Alberta.
Il faut cependant souligner que les répercussions sur le Nord seront probablement nulles. En effet, avec notre faible population, il semble invraisemblable qu’une firme américaine estime rentable de s’installer dans le Nord. Ce ne sera malheureusement pas le cas dans les plus grands centres urbains du sud du Canada.