Différents groupes de la société ténoise s’étonnent régulièrement des décisions prises par le gouvernement territorial. Tout dernièrement, des représentants de l’industrie touristique des T.N.-O. se disaient frustrés du manque de support gouvernemental pour appuyer le développement de ce secteur. On peut aussi imaginer que le gouvernement ne sera pas très favorable à dépenser des dizaines de millions de dollars afin d’appuyer la mise sur pied d’un secteur de formation universitaire unique aux T.N.-O.
Pourquoi ?
Une raison qui peut expliquer cette froideur du gouvernement face à certaines initiatives repose probablement sur la composition de la clientèle visée par ces programmes. Ainsi, l’industrie touristique des T.N.-O. est majoritairement sous le contrôle de non-autochtones. Il y a certes des pourvoyeurs, guides et employés d’origine autochtone dans cette industrie mais ils ne constituent pas la majorité.
Le dossier de la formation universitaire fait face à la même dynamique. En effet, pour la majorité de la population autochtone, le fait de compléter ses études secondaires constitue déjà tout un exploit. Il est presque certain que la majorité des étudiants potentiels des programmes de formation universitaire seraient aussi des non-autochtones.
La priorité du gouvernement est de supporter sa population locale dans l’obtention d’une meilleure situation économique et sociale. Hors, dans l’état actuel des choses, les dossiers prioritaires sont l’établissement de programmes secondaires et collégiaux plus près des communautés afin de renverser, à plus ou moins long terme, la tendance à la sous-scolarisation des autochtones.
Quand à l’industrie touristique, elle obtiendra peut-être plus d’appui du gouvernement le jour ou plus d’entreprises du secteur seront sous le contrôle des populations autochtones locales.