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le Vendredi 23 juin 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

« Une loi pour les centres urbains » Bill Erasmus Armes à Feu

« Une loi pour les centres urbains » Bill Erasmus Armes à Feu
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Bill Erasmus possède plusieurs armes à feu. Il s’en sert pour chasser, un passe-temps traditionnel pour les Autochtones des Territoires. Le grand chef de la Nation dénée refuse toutefois d’indiquer s’il a enregistré ses armes.

La raison est simple : il milite activement contre la Loi sur le contrôle des armes à feu. Selon ses dispositions, les résidents canadiens devront obtenir un permis. Un jugement récent de la Cour suprême du Canada est venu confirmer la validité et la constitutionalité de la loi.

M. Erasmus estime que la loi est peut-être utile pour contrer la violence en milieu urbain, mais qu’elle ne tient pas compte des réalités du Nord. Il estime également que les intérêts des Premières nations n’ont pas été pris en considération lorsque la loi a été formulée. Toujours selon ce dernier, elles n’auraient pas été consultées d’une manière satisfaisante par le gouvernement fédéral.

« Est-ce que l’enregistrement des armes empêchera une personne d’aller s’en servir au restaurant ? Je ne le pense pas », a-t-il précisé. « Si je veux boire, ce n’est pas la prohibition qui pourra m’en empêcher », a-t-il ajouté comme exemple.

Une proportion élevée des enfants dénés apprend en bas âge comment manipuler les armes à feu pour éviter que des accidents aient lieu, selon M. Erasmus. Elles font partie de la vie quotidienne du Nord, tandis que les résidents du Sud auraient une attitude différente envers les armes à feu. Le grand chef soutient également que la loi a semé la confusion dans la communauté des T.N.-O. Plusieurs résidents autochtones ne savent pas s’il est nécessaire d’enregistrer leurs armes ou s’il faut suivre des cours. La question des langues et de l’analphabétisme poserait un autre obstacle à l’enregistrement, toujours selon Bill Erasmus.

Le ministre des Affaires autochtones des T.N.-O., Jim Antoine, affirme que le Cabinet examinera la question des armes à feu le 22 juin. Le GTNO respectera la décision de la Cour en attendant qu’elle soit de nouveau contestée devant les tribunaux. Le GTNO était un intervenant avec l’Alberta dans la cause à la Cour Suprême du Canada contestant la cons-titutionalité de la loi.

M. Antoine admet qu’il a discuté de la question avec Bill Erasmus. Il concède que la loi soulève des questions quant à la validité des Traités 8 et 11.

« Les gens reçoivent automatiquement cinq dollars, des filets et des plombs durant le jour de commémoration de la signature des traités. Pourront-ils recevoir ces plombs s’ils doivent être enregistré ? »

Le ministre a indiqué qu’il a entendu dire que les autorités albertaines pourraient décider de ne pas intenter des poursuites judiciaires contre les personnes qui n’auront pas enregistré leurs armes. Il ne sait pas si les T.N.-O. suivraient une telle démarche. Pour l’instant, M. Antoine soutient que la gestion des armes demeurera sous tutelle fédérale puisque les coûts associés à l’enregistrement des armes seraient trop élevés pour le GTNO.