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le Vendredi 30 juin 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

De la visite de Roumanie La tournée nordique des ambassadeurs

De la visite de Roumanie La tournée nordique des ambassadeurs
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Ils arrivent en autobus scolaire bleu et blanc. Un à un, ils débarquent en habit cravate par une chaude journée ensoleillée, une des plus chaudes depuis mon arrivée à Yellowknife en janvier dernier. Ils sont originaires des quatre coins du globe, mais ils partagent tous le même métier : ils représentent leur pays à l’étranger.

À chaque année, plusieurs ambassadeurs en poste au Canada se déplacent vers le Grand Nord pour découvrir une des multiples réalités canadiennes : l’Arctique avec ses gens, ses paysages et ses couleurs. Cette année il y avait, parmi le groupe, un ambassadeur francophone originaire de la Roumanie, M. Gabriel Gafita (prononcer Gafitza).

« C’est une idée formidable d’organiser ce type de voyage, puisque c’est difficile de se rendre à Yellowknife. J’ai connu d’autres provinces comme le Québec, l’Ontario et les provinces de l’Atlantique, mais je n’avais jamais voyagé dans le Nord », affirme M. Gafita. Ce dernier parle un français raffiné, une langue qu’il a apprise en Roumanie. « À l’école, c’était la langue seconde. Aujourd’hui c’est l’anglais que l’on enseigne : la langue des ordinateurs et de la musique rock », avoue ce dernier. « Nos liens avec la France ne sont pas premièrement linguistiques, ils sont surtout culturels », ajoute-t-il. M. Gafita est arrivé au pays il y a à peine deux ans et son mandat se termine en 2002, après quoi il retournera à Bucarest, en Roumanie.

Comment perçoit-il le pays de la feuille d’érable ?

« En venant d’Europe, ce qui surprend c’est la manière dont le Canada réussi à avoir des communautés ethniques sans mélanger tout le monde. Il y a un grand accent sur l’identité de chacune des communautés », souligne M. Gafita. « Je suis totalement impressionné par un pays qui s’étend sur un territoire tellement vaste », poursuit-il d’un ton calme.

Par contre ce qu’il trouve un peu difficile au Canada, ce sont les distances. « En Europe, on fait quelques centaines de kilomètres pour arriver d’une ville à l’autre. Au CanadaŠ (sic) Pour un ambassadeur, c’est très frustrant de ne pas connaître la totalité d’un pays ».

Vous avez déjà rêvé d’être ambassadeur ? Un conseil, étudiez les languesŠ étrangères. M.Gafita parle couramment le roumain, l’anglais, le français, l’allemand, et il se débrouille en russe et en italien. Et puis, en tant qu’ambassadeur, M.Gafita séjourne quatre ans à l’étranger, deux ans à Bucarest, et il repart ensuite pour une autre période de quatre ans. Toutefois, il aimerait bien demeurer en Roumanie pour prendre part aux négociations menant à l’adhésion de son pays natal à l’Union Européenne. « Ce sera notre préoccupation dans les années à venir. »

Ce qu’il apprécie particulièrement du Canada

« L’efficacité sereine de la promotion. Je n’ai pas vu d’agressivité comme aux États-Unis. Les Canadiens sont calmes. J’aimerais voir l’efficacité canadienne transplantée en Roumanie. Les relations interpersonnelles sont détendues », révèle-t-il en souriant. M. Gafita a également découvert quelque choseŠ « C’est ici, au Canada, que j’ai découvert le plaisir de la nature et des grands espaces ».

Quant à Yellowknife ?

« Je ne m’attendais pas à voir autant de végétation. C’est une ville très isolée, éloignée mais dynamique. Ce n’est que le début du développement du Nord. On voit la fin de ce qu’étaient les Territoires et le commencement de ce qu’ils deviendront».

À quoi rêve un ambassadeur ?

« Vous me mettez dans l’embarras du choix », me lance-t-il avec un sourire, puis il répond d’un souffle « le tour du monde ».