La politique d’action positive du GTNO est déplorable et peu de ministères ont procédé à des efforts concertés pour améliorer la situation, selon le rapport du comité permanent de la responsabilité et de la surveillance, déposé le 20 juin dernier à l’Assemblée législative. Les statistiques soumises dans le rapport démontrent que seulement 33 pour cent des travailleurs sont d’origine autochtone et que ces derniers occupent seulement 12 pour cent des postes réservés aux gestionnaires. Quant aux femmes, elles n’occuperaient que 32 pour cent de ces postes.
« Nous ne savons même pas si ces statistiques sont exactes », a précisé la députée de Range Lake, Sandy Lee. « Chaque ministère a ses propres critères pour déterminer qui est un gestionnaire ».
Les membres du comité souhaitent que le GTNO crée une commission de la fonction publique pour répondre aux besoins en matière d’équité à l’emploi. Selon le député de Frame Lake, Charles Dent, les dernières données démontrent clairement qu’éliminer le ministère du Personnel en 1997 n’a pas été la meilleure solution. Il a indiqué à l’Assemblée qu’il souhaite que le Cabinet présente une législation permettant la création d’une telle commission d’ici le 15 février 2001.
« Le nombre de postes liés aux ressources humaines a augmenté de 21 pour cent depuis 1992, tandis que la fonction publique a été réduite de 43 pour cent au cours de la même période », a-t-il précisé.
Les députés de l’Assemblée ont donné du fil à retordre au premier ministre Stephen Kakfwi et au ministre des Finances, Joe Handley, lorsque les trouvailles du comité ont été discutées. M. Kakfwi s’est défendu en indiquant que plusieurs femmes ont été promues récemment au poste de gestionnaires au sein de l’Exécutif, dont Lynda Sorensen, une ancienne députée.
« Je sais que nous avons suggéré aux cadres d’embaucher dans les ministères plus d’Autochtones et de femmes aux postes de gestionnaires aux cours des dernières années. Toutefois, il n’y a pas de moyens mesurables pour rendre ce gouvernement, les ministres et les sous-ministres redevables, s’ils n’atteignent pas les objectifs », a souligné M. Kakfwi.
M. Handley a également dû répondre aux questions des députés qui voulaient savoir, entre autres, si les sous-ministres étaient redevables envers le gouvernement et s’il existait des mécanismes pour les rendre conformes envers le GTNO. Le ministre a répliqué que ses sous-ministres lui étaient redevables et qu’ils s’acquittaient adéquatement de leurs tâches.
Un autre point litigieux a été les sommes d’argent qui n’ont pas été utilisées pour le recyclage et la formation des employés gouvernementaux. Le rapport indique que le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation n’a pas utilisé 400 000 dollars destinés au fonds de formation du secteur public et que ce montant s’élève à 935 000 dollars au cours des trois dernières années.
« Le gouvernement n’a pas employé près de un million de dollars au cours des trois dernières années en ressources qui auraient pu servir à former et à promouvoir les candidats admissibles à l’action positive au sein du GTNO », a déploré le député Floyd Roland.
Le député de Thebacha, Michael Miltenberger, a d’ailleurs souligné que Stephen Kakfwi était le ministre responsable du dossier de l’action positive à l’époque de son entrée en vigueur en 1989.