Dans le débat entourant la poursuite judiciaire de la FFT contre les deux gouvernements, l’analogie qui est soulevée (à l’effet que le statut du gouvernement territorial est similaire à celui d’une municipalité), illustre bien la position réelle du gouvernement territorial. De la même façon que des lois provinciales créent les municipalités, des lois fédérales mettent sur pied des institutions comme la Banque du Canada, la Société canadienne des Postes et les gouvernements territoriaux.
Dans les provinces, il y a aussi un pouvoir de mise en tutelle des municipalité et au fil des ans, les provinces décrètent des fusions forcées ou des séparations, au gré des besoins du moment. Les territoires sont également assujettis au bon vouloir de la reine. En effet, il aura fallu l’assentiment du Parlement afin de procéder à la division des Territoires en 1999.
Il serait intéressant de voir au cours des prochaines années le sort qui sera réservé aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut si leurs gouvernements territoriaux respectifs ne parviennent pas à maîtriser leur budget et commencent à accumuler des dettes. Malgré la position fédérale dans la poursuite judiciaire, il y a fort à parier que le fédéral n’hésiterait pas à établir clairement qui est le patron si un des territoires accumulait une dette dépassant le quart de milliard de dollars. Il ne fait aucun doute que le gouvernement fédéral ne pourrait que modifier la loi constitutionnelle du territoire, mais il le ferait sans hésiter, comme il en a le droit.
En ce qui concerne le statut « quasi-provincial » des T.N.-O., celui-ci ne sera atteint que le jour où les provinces canadiennes et le fédéral accepteront les T.N.-O. à titre de province. C’est cela la réalité. Il faudrait peut-être alors penser à donner ce même statut provincial à Montréal et à Toronto (entre 1 et 2 millions d’habitants chacune).