Bien que cette idée semble saugrenue, l’apprentissage de méthodes traditionnelles pourrait être une avenue à explorer pour réduire les dépenses énergétiques et par le fait même le rejet de CO2 dans l’atmosphère. Une des personnes présentes à de cette conférence a suggéré d’utiliser la méthode traditionnelle de conservation des aliments : faire sécher la viande au lieu de se fier seulement aux réfrigérateurs.
Plusieurs participants ont discuté de leurs observations personnelles, possiblement survenus, selon eux, en raison de changements climatiques : pluie abondante, vents violents, apparition de nouveaux insectesŠ Un membre du public, qui habite aux T.N.-O. depuis plus de 25 ans, a fait remarquer qu’auparavant, des périodes de grands froids (-40 degrés Celsius) s’installaient pour plusieurs semaines consécutives, alors qu’actuellement le temps froid ne dure que quelques jours.
Un habitant de Dettah a mentionné que la route de glace menant à sa communauté était ouverte en novembre par le passé, alors que depuis quelques années, les véhicules peuvent y circuler seulement en décembre, après Noël. Selon plusieurs scientifiques, la glace de mer est 40 % plus mince aujourd’hui, et elle recouvre une surface moins grande (6 % de moins) qu’en 1980.
Que ces changements soient attribuables ou non aux émissions de gaz à effet de serre, des données statistiques témoignent d’une augmentation réelle de la pollution atmosphérique. Les T.N-.O. ont produit l’équivalent de 2290 tonnes de CO2 en 1995, comparativement à1880 tonnes en 1992, cela correspond à une augmentation d’émissions de gaz à effet de serre de 18 % en trois ans.
Cela semble peu si l’on considère que la contribution totale des Territoires, par rapport à l’ensemble du Canada, correspondait à 0,4 % des 619 000 tonnes de CO2 produites en 1995. Toutefois, si l’on compare le taux d’émissions par personne aux T.N-O. à la même période, (35 tonnes de CO2), au reste du Canada (21 tonnes), on constate que les émissions de CO2 par personne sont beaucoup plus élevées aux Territoires.
Ces émissions ont des effets néfastes sur la santé des êtres humains, aggravant des maladies respiratoires comme l’asthme chez les jeunes et les personnes âgées. Selon des données de Santé Canada, le nombre d’hospitalisations de jeunes enfants au Canada en raison d’asthme a augmenté de 28 % chez les garçons et de 18 % chez les filles entre l’année 1980-1981 et l’année 1989-1990.
La diminution des émissions de polluants atmosphériques : un défi impossible à relever ?
« Nous devons individuellement prendre des mesures pour réduire notre consommation d’énergie », a souligné une jeune mère lors de la conférence.