Après une semaine de doute, mes pensées valsant au gré des promesses électorales, j’ai laissé échapper, lundi dernier, un soupir de soulagement en trois temps.
Dans un premier temps, j’ai poussé un soupir de soulagement lorsque les résultats pour l’Est du pays ont confirmé qu’il n’y avait pas de percée importante de l’Alliance canadienne à l’est du Manitoba. Malgré une année d’effort pour se présenter comme une alternative nationale valable, l’Alliance continue de faire figure de parti régional recueillant des candidats dans seulement cinq provinces. Des 67 députés élus de l’Alliance, 97 % se situent à l’ouest de l’Ontario.
Dans un deuxième temps, j’ai eu un soupir de soulagement lorsque Radio Canada a annoncé que le Parti libéral du Canada formerait un gouvernement majoritaire. Les marchés boursiers réagissent souvent négativement à l’instabilité politique. Bien qu’un gouvernement minoritaire puisse créer un contexte politique intéressant, il n’en demeure pas moins que cela aurait contribué à une instabilité politique certaine. Avec notre dette nationale encore très élevée, tout changement dans le cycle économique semble avoir un effet sur les taux d’intérêt : un petit soubresaut et vlan! une couple de milliards disparaissent de la marge de manœuvre du gouvernement.
Dans un troisième temps, le maintien du statut de parti officiel pour le Parti progressiste conservateur et le Nouveau parti démocratique a également suscité un soupir de soulagement. Les répercussions politiques de la préservation de ce statut, notamment en terme de positionnement de l’Alliance canadienne comme seule alternative au Parti libéral, auraient fait mal au pays à long terme. Malgré les pertes essuyées par ces deux partis, tant en votes reçus que pour le nombre de députés élus, leur présence sur l’échiquier politique canadien permet aux Canadiens d’entrevoir des solutions de rechange, si besoin est, au Parti libéral et à l’Alliance canadienne.
Les Canadiens et les Canadiennes ne manqueront donc pas de cavaliers lorsque reprendra la valse électorale d’ici quatre ou cinq ans.